Emmanuel Macron défend la "constance" de l'Etat dans le bassin minier

A deux ans de la fin de son mandat, Emmanuel Macron s’est rendu dans le bassin minier, mardi 3 juin, pour dresser le bilan des engagements pris en 2017.

Opération déminage dans le bassin minier. Alors que la grand-messe de "Choose France" est sous le feu des critiques au moment où la "réindustrialisation" tant promise est en berne, le président de la République s’est rendu dans le Nord-Pas-de-Calais, ce mardi 3 juin, pour reprendre la main et prouver que "la constance" paye.  A deux ans de la fin de son mandat, Emmanuel Macron a notamment visité l’usine de batteries électriques d'AESC Envision, à Douai. Un projet annoncé lors du sommet Choose France en juin 2021. Cette "gigafactory", qui équipe les R5 électriques construites à proximité, compte déjà 650 salariés et en recrutera 350 de plus d'ici fin 2025. "On l’a fait parce qu’on a de la constance : politique fiscale, politique économique (…) attractivité des investissements internationaux (…) décarbonation de l’économie", a déclaré le chef de l’Etat devant les élus d’un territoire qui affiche un taux de pauvreté de 21%, 4 points de plus que la moyenne régionale et 6 de plus que la moyenne nationale. "Je parle devant les élus qui se sont battus depuis des décennies (…) pour tout faire pour que le bassin minier, l’arrêt de son activité, les difficultés, ne soient pas une fatalité", a-t-il martelé. A son arrivée en 2017, onze collectivités avaient signé avec l’Etat un "engagement pour le renouveau du bassin minier" (ERBM) portant sur des objectifs de rénovation des cités minières (logements, espaces publics) ou de "réindustrialisation décarbonée".

1,3 milliard d'euros apportés par l'Etat

L’occasion pour Emmanuel Macron de faire un point d’étape sur ce contrat de dix ans. Le premier volet avait trait à la rénovation de 23.000 logements des 35 cités minières les plus dégradées. 15.500 ont été entièrement remis à neuf et 10.000 sont en chantier. 125 millions d’euros ont été engagés à ce stade, soit un quart de plus que prévu, précise la présidence. "Nous dépasserons d’ici deux ans les engagements qui ont été fixés en 2017", s’est-il félicité. Le deuxième volet de cet ERBM concerne les espaces publics. 63,5 millions d’euros ont été engagés. "Les 36,5 millions d’euros restants seront bien totalement engagés", a promis le chef de l’Etat.

Ces deux chantiers ont permis la réalisation d’1,1 million d’heures de réinsertion par 1.600 bénéficiaires. "Le préfet de région, en lien avec le conseil départemental, va prolonger cette expérience avec 400 contrats ERBM qui seront cofinancés", a annoncé Emmanuel Macron. 

En matière industrielle, la création de la vallée de batteries a d’ores et déjà permis de créer 3.000 emplois dont 2.000 dans le bassin minier, indique l’Elysée, précisant que 90.000 R5 sont sorties cette année "alors que le marché automobile est déprimé". 

Service express métropolitain

Au total, depuis 2017, le bassin minier a bénéficié d’un engagement de l’Etat d’1,3 milliard d’euros, dont 1 milliard pour la santé, avec la création de l’hôpital de Lens, précise la même source.

Emmanuel Macron a insisté sur l'importance des mobilités et du service express métropolitain, "un vieux rêve de la région de connecter tout le bassin minier à Lille". "L'Etat va dans les prochaines semaines confirmer son engagement, financer la phase de préfiguration d'un peu plus de 12,5 millions d'euros et signer la convention de deuxième phase", a-t-il dit. "C'est véritablement un projet qui permet de désenclaver les territoires (...) et qui permet de redonner des perspectives d'emploi à beaucoup de nos compatriotes qui sont encore dans des bassins d'emploi difficiles et pour qui faire 15, 20 km est clairement une barrière au retour à l'emploi."

"Faire en même temps l’écologie et l’économie"

Emmanuel Macron a profité de son déplacement pour fustiger le "détricotage" de certaines mesures écologiques récemment remises en cause au Parlement. Allusion à la suppression des Zones à faible émission (ZFE), à l’assouplissement du zéro artificialisation nette (ZAN) ou encore à la réintroduction des néonicotinoïdes avec la proposition de loi Duplomb. "On fait rarement des projets d’avenir en revenant sur ce qu’on vient de faire", a-t-il dénoncé devant un Xavier Bertrand dubitatif, lui qui a soutenu la proposition de loi Duplomb ou qui remerciait il y a quelques jours sur Twitter "les députés qui ont voté ce soir l’amendement qui supprime les ZFE, ces zones d’exclusion introduites par des dirigeants hors sol". "Cette mesure injuste aurait créé des citoyens de seconde zone !", estime le président des Hauts-de-France. "On a beaucoup de constance depuis huit ans, on a dit : on peut faire en même temps l’écologie et l’économie", a souligné Emmanuel Macron, dans un discours aux accents très politiques.

 

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