Education - Changement de collège durant la scolarité : les motifs plus ou moins sincères avancés par les familles
Les débats sur le contournement de la carte scolaire et la mixité sociale à l'école laissent à penser que ce sont les familles désirant rester dans l' "entre soi" qui changent leur enfant de collège au cours de sa scolarité. Une note d'information publiée par la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, Education nationale), révélant que 20% des élèves inscrits en 6e en 2007 ont changé au moins une fois de collège au cours de leur scolarité, indique que la mobilité au cours du collège est "moins fréquente pour les enfants d’enseignants et de professions libérales (respectivement 17% et 13%)" et "concerne 24% des enfants d’employés".
Le changement de collège concernerait surtout les élèves les plus fragiles : 27% des élèves ayant obtenu les résultats les plus faibles aux évaluations de fin de sixième, contre 12% pour les élèves ayant le niveau plus élevé, et 34% des élèves ayant redoublé. "La mobilité scolaire est alors perçue comme une chance d’amélioration des résultats de l’élève", commente la Depp. Et cela, "quelle que soit la catégorie sociale de l’élève". Le "manque d’aide en cas de difficultés scolaires" est d'ailleurs cité par 18% des parents comme motif de changement de collège.
Le déménagement est toutefois la première cause affichée (37% des parents) suivie du "manque de discipline et de sécurité" qui est plus souvent mis en avant lorsque l’élève fréquente un collège public (26% contre 15%).
Le manque d’exigence du collège est également plus fréquemment cité par les familles dont les enfants sont scolarisés dans le secteur public (11%, contre 7% pour le secteur privé). La Depp note que ce motif est deux fois plus souvent mis en avant par les classes moyennes et supérieures que par les classes populaires d’ouvriers et employés.
Viennent ensuite des motifs comme le choix d’une orientation spécifique (option spécifique, enseignement agricole) ou le souhait de rejoindre un internat.
L’insatisfaction vis-à-vis du niveau d’exigence scolaire arrive en dernier lieu : 10% des familles souhaitent un niveau plus élevé et 4% un niveau plus faible.
L'étude ne dit pas dans quelle mesure le déménagement de la famille ou le choix d'une orientation spécifique étaient eux-mêmes motivés par le désir de "sortir" leur enfant d'un collège indésirable. Elle ne dit pas non plus combien de familles ont pris les devants dès l'entrée en 6e, échappant ainsi à ces statistiques portant sur la scolarité durant les années collège.
