Énergies renouvelables : une part de 15,8% de la consommation d’énergie primaire française en 2024

Les énergies renouvelables, qui regroupent aujourd'hui une dizaine de filières, ont représenté 15,8 % de la consommation d’énergie primaire en 2024 en France, selon une publication du service statistique du ministère de la Transition écologique. Le bois-énergie et l’hydraulique restent les plus développées, mais l’éolien, le solaire photovoltaïque et les pompes à chaleur sont parmi celles qui progressent le plus ces dernières années.

En 2024, les énergies renouvelables ont représenté 15,8% de la consommation d’énergie primaire française, une part en progression régulière depuis une dizaine d’années, souligne le service statistique du ministère de la Transition écologique dans l’édition 2025 des "Chiffres clés des énergies renouvelables" publiée ce 29 septembre. "Si le bois-énergie et l’hydraulique sont les deux principales filières de production renouvelable, la croissance importante de la production primaire d’énergies renouvelables depuis 2005 (+108 %) est principalement due à l’essor des pompes à chaleur, de la filière éolienne, du biogaz et de la filière photovoltaïque", note le document. La France est ainsi le deuxième producteur primaire d’énergies renouvelables en Europe en 2023, derrière l’Allemagne. Elle est première pour les pompes à chaleur et deuxième pour l’hydroélectricité, la biomasse solide, la géothermie et les déchets ménagers renouvelables.

En 2024, la consommation primaire d’énergies renouvelables pour usage de chaleur a atteint 186 TWh (198 TWh en données corrigées des variations climatiques). Elle est composée pour 57% de bois-énergie et pour 28% de chaleur renouvelable tirée des pompes à chaleur. Entre 2023 et 2024, la production brute d’électricité renouvelable a augmenté de 9,2%, portée par l’hydraulique et le photovoltaïque. La production d’électricité renouvelable s’est élevée à 152 TWh l’an dernier, soit 27% de la production totale d’électricité. 93% de cette production est issue des énergies renouvelables électriques (hydraulique renouvelable, éolien, solaire photovoltaïque et énergie marémotrice) et 7%, soit 10 TWh, proviennent de la combustion de 29 TWh de sources d’énergie renouvelables thermiques (biomasse solide, biogaz, déchets ménagers renouvelables et géothermie). 

La production d’électricité renouvelable est inégale selon les régions, souligne le document. En 2023, la région Auvergne-Rhône-Alpes a produit 29,8 TWh, soit 21% de la production brute d’électricité renouvelable française, du fait de l’importance de la filière hydraulique dans le sillon alpin et dans la vallée du Rhône. À l’inverse, les départements et régions d’outre-mer, la Corse et l’Île-de-France ne représentent ensemble que 4% de la production.

Le rapport entre cette production et la consommation d'électricité totale est de 35% en France et variable selon les régions : de 2,8% en Île-de-France (1,6 TWh de production d’électricité renouvelable pour une consommation intérieure brute d’électricité de 59 TWh) à 63% en Guyane (0,6 TWh de production d’électricité renouvelable pour une consommation intérieure brute d’électricité de 0,9 TWh), grâce au barrage hydraulique de Petit-Saut. Par ailleurs, la filière biomasse pour la production d’électricité renouvelable se développe dans les Antilles et à La Réunion, notent les auteurs de l’étude.

Des filières inégalement réparties selon les régions

Les énergies renouvelables se répartissent en 11 filières, développées à plus ou moins grande échelle selon les régions. 

Avec plus de 2.600 installations, la France est, avec la Suède, l’un des principaux producteurs d’énergie hydraulique de l’Union européenne. En 2024, l’hydraulique renouvelable a représenté 47% de la production brute d’électricité renouvelable en France. En 2023, la puissance totale installée en France était de 24,6 GW contre 23,3 GW en 2020, les limites du développement du parc ayant été atteintes dès les années 1970, rappelle le document. Avec 32% de la puissance totale installée en France, la Savoie et l’Isère sont les deux départements comptant le plus de puissance hydraulique installée. 

Fin 2024, la puissance du parc éolien français a atteint 25 GW dont 23,5 GW d’éolien terrestre et 1,5 GW d’éolien en mer. Les nouveaux raccordements d’éoliennes en 2024 ont représenté une augmentation de puissance de 1,2 GW, en baisse de 12% par rapport à 2023 pour les installations terrestres, et de 49% pour l’ensemble des nouveaux raccordements. Le département de la Somme représente 10% de la puissance totale installée en France. Les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire se partagent de manière relativement équitable la quasi-totalité de la puissance éolienne en mer installée.

Nette accélération du solaire photovoltaïque

En plein essor ces dernières années, le solaire photovoltaïque a connu une nette accélération en 2024 avec une augmentation de 48% de la puissance mise en service par rapport à 2023. Fin 2024, 85% de la puissance installée correspond à des installations qui injectent la totalité de leur production sur le réseau. 58% des installations de France métropolitaine, représentant 15% de la puissance installée, consomment partiellement ou totalement l’électricité qu’elles produisent. La puissance installée en autoconsommation partielle en 2024 est presque cinq fois plus élevée que celle installée courant 2021, relève le document. Fin 2024, le parc photovoltaïque a atteint une puissance totale de 25,3 GW, en augmentation de 24% par rapport à 2023 (20,4 GW).

Les départements de la Gironde et des Landes sont ceux ayant le plus de puissance photovoltaïque installée fin 2024 avec 1,1 GW chacun, suivis des Bouches-du-Rhône (0,8 GW).

En 2024, la production de la filière solaire thermique s’est élevée à 2,9 TWh (+3% par rapport à 2023). La filière est particulièrement développée dans les Drom (notamment à La Réunion), où elle représente les deux tiers des énergies renouvelables consommées pour la production de chaleur, contre un peu moins de 1% en métropole. Les Drom produisent en outre 44% de l’énergie solaire thermique française.

Biomasse solide : en tête dans le résidentiel

En 2024, la consommation primaire de biomasse solide s’est élevée à 123,3 TWh (131,6 TWh en données corrigées des variations climatiques). Essentiellement utilisée pour produire de la chaleur (90%) du fait d’un rendement supérieur à celui obtenu lorsqu’elle sert à produire de l’électricité, il s’agit de l’énergie renouvelable la plus répandue en France dans le secteur résidentiel, qui représente 62% de la consommation primaire de bois-énergie, rappellent les auteurs du document.

En 2024, la production primaire d’énergie issue de biomasse solide a été de 120,2 TWh, dont 96,5 TWh de bois sous forme de bûches ou plaquettes, 9,9 TWh de liqueur noire, 9,5 TWh de granulés de bois et enfin 4,4 TWh de résidus agricoles et alimentaires. Cette production a diminué légèrement (-2% entre 2023 et 2024) du fait de conditions de températures hivernales globalement plus douces en 2024 qu’en 2023.

La part de la branche énergie est passée de 8% en 2013 à 22% en 2024 du fait de la forte augmentation de la consommation de bois par les installations de cogénération et les réseaux de chaleur.

Le rapport indique aussi que 116 incinérateurs ont brûlé des déchets pour produire de la chaleur ou de l’électricité en 2023. Ceux-ci traitent un peu moins d’un tiers des déchets ménagers. Parmi ces incinérateurs, deux tiers produisent à la fois de la chaleur et de l’électricité grâce à des turbines de cogénération.

Hausse de la consommation de biogaz

En 2023, 1.872 installations ont produit du biogaz valorisé énergétiquement. Elles se répartissent en deux tiers d’installations produisant de l’électricité ou de la chaleur et un tiers d’installations produisant du biogaz destiné à être épuré en biométhane et injecté dans les réseaux de gaz. Qu’il serve à la production d’électricité et de chaleur ou aux injections, le biogaz est majoritairement produit par méthanisation (85% des installations). Le reste est produit à partir de la fermentation de la matière organique des décharges (10% des installations) ou encore à partir des boues des stations d’épuration (5%). En 2024, la consommation primaire de biogaz a crû de 10% et atteint
24,2 TWh. Le premier usage du biogaz est désormais l’épuration en biométhane afin d’être injecté dans les réseaux de gaz naturel (43% de la consommation primaire de biogaz en 2024). 

Fin 2024, 731 installations de production de biométhane d’une capacité totale de 13,9 TWh/an étaient en service, tandis que 972 projets supplémentaires, représentant une capacité de 14,7 TWh/an, étaient en cours de développement. Les petites installations, d’une capacité unitaire inférieure à 15 GWh/an, représentent 50% du nombre total d’installations et 27% de la capacité d’injection totale. En 2024, 11,6 TWh PCS de biométhane (obtenu par épuration de biogaz) ont été injectés dans les réseaux de gaz naturel. Le biométhane représente ainsi 3,2% de la consommation primaire de gaz naturel. Les quantités injectées augmentent de 27% par rapport à l’année précédente.

En 2024, les biocarburants ont représenté 10% de la consommation primaire d’énergies renouvelables en France (41,7 TWh). Le biodiesel, qui représente 73% de la consommation de biocarburants, est composé en majorité d’esters méthyliques d’acides gras (Emag) d’origine végétale, animale ou issus d’huiles usagées qui peuvent être incorporés au gazole fossile ou directement utilisés sous forme de B100 dans des flottes captives de poids lourds avec des moteurs adaptés.

Directive RED II : encore beaucoup d'efforts à fournir pour atteindre les objectifs

La dernière parie de l’étude est consacrée au suivi des objectifs de la France et de l’Europe dans le cadre de la directive sur les énergies renouvelables dite RED II. Au sens de ce texte, la France atteint 23,0% d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2024 selon les résultats provisoires, contre 22,4% en 2023. En 2030, cette part devra atteindre 33%. En classant les 27 pays de l’Union européenne selon la part de leur consommation finale brute d’énergie produite à partir de sources renouvelables, la France occupe en 2023 la quinzième position, juste devant l’Allemagne.

 

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