Étude sur les investissements publics dans l’eau en France : tendances, enjeux et perspectives

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Pour comprendre la dynamique d’investissement des collectivités dans le secteur de l’eau, la Banque des Territoires publie une vaste étude sur l’analyse de la commande publique. Grâce au recensement et a la modélisation des consultations publiques liées aux investissements en faveur du cycle de l’eau depuis 2019, elle éclaire les tendances d’investissements publics sur l’eau.
Stabilité des investissements publics dans le secteur de l’eau entre 2019 et 2024
L’étude constate une stabilité de la commande publique autour de 5,3 milliards d’euros par an pour les marchés publics, et 7 milliards si l’on inclut les délégations de service public (DSP). Cette stabilité contraste avec les besoins estimés par le Cercle Français de l’eau[1], qui évalue à déficit annuel d’investissement à 13 milliards d’euros.
Si les consultations liées au petit cycle de l’eau (eau potable et assainissement) restent majoritaires (environ 80% du montant global des consultations sur la période), l’étude révèle que le secteur demeure très fragmenté : 85% des marchés publics sont inférieurs à 500 000€.
Polarisation géographique des investissements publics liés à l’eau en France
Les consultations publiques révèlent aussi une polarisation géographique des investissements des collectivités locales. En effet, les consultations liées au petit cycle émanent principalement de territoires où les communes ont largement transféré leurs compétences eau et assainissement aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), aux syndicats mixtes, ainsi qu’aux grandes régies urbaines, soit majoritairement dans les départements à plus forte capacité d’investissement (bassins de population, départements dotés de gros syndicats mixtes et d’intercommunalités).
En revanche, les consultations liées au grand cycle se concentrent dans les zones les plus exposées aux risques de sécheresse, d’inondations ou du recul de trait de côte, en particulier les territoires littoraux (dont outre-mer) et les vallées fluviales (Gironde, Hérault, Nord, Pas-de-Calais, Loiret, etc.)
Croissance des marchés publics d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre dans le domaine de l’eau
Enfin, l’étude identifie une hausse des marchés publics de prestations d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre. Cette tendance traduit le besoin d’accompagnement croissant des acteurs pour initier leurs projets qui verront le jour dans les prochaines années, selon l’effet d’entraînement entre la « montée en connaissance » et le passage à l’action constaté dans cette étude.
Cette hypothèse de « gestation des projets » liés à l’eau est d’ailleurs confirmée par l’Observatoire de la transformation écologique de la Banque des Territoires[2], qui identifie une hausse des intentions d’investissements sur l’eau chez les collectivités locales interrogées.
[1] Etude Panorama du financement global de la politique de l’eau en France métropolitaine, Cercle Français de l’eau, 2024.
[2] « Les collectivités sur le chemin de l’engagement », Observatoire de la transformation écologique, Banque des Territoires, mars 2025.
- Type : Etude