Belleville-en-Beaujolais : une marque d’électricité verte intercommunale (69)

« Notre rôle est de réduire la consommation électrique et de lutter contre la précarité énergétique », déclare Frédéric Pronchéry, premier vice-président de la communauté de communes Beaujolais-Saône (CCSB) et maire de Belleville-en-Beaujolais. Engagée dans un projet de massification d’installations photovoltaïques, pilote d’un réseau de chauffage urbain alimenté par l’une des toutes premières expériences de récupération de chaleur (chaleur fatale), d’une station d’épuration et à la tête d’une unité de méthanisation, la collectivité a pour ambition de disposer d’une puissance photovoltaïque installée de 50 à 60 MW crête d’ici 2030. Pour associer le citoyen, autant que le consommateur, la collectivité a lancé sa propre marque d’électricité : Bôwatts. 

Concrètement, la collectivité s’est fait accompagner par des experts du trading de l’électricité et des mécanismes du marché. La start up My energy manager a participé à la production d’un cahier des charges afin de sélectionner le producteur d’énergie qui correspond au mieux aux attentes de la collectivité : prix, longévité, stabilité et adéquation avec la politique locale. Alpic, société suisse, a ainsi été choisie. Elle fournit l’électricité sur le territoire depuis 2024, à 10 % en dessous du tarif réglementé. Les outils informatiques ont été développés par My energy manager et la communauté de communes a depuis repris en main l’outil et les interfaces, embauché un chargé de mission, compétent techniquement et commercialement, et disponible pour aider les habitants dans leurs démarches d’abonnement et de suivi de leur consommation. Plus largement, la collectivité veille à ce que ses habitants comprennent le projet de la collectivité et en quoi cela les concerne. Ainsi, avec Bôwatts, tous les habitants peuvent calculer les bénéfices d’une électricité produite et distribuée localement sur leur facture. Citoyens et consommac’teurs, ils sont autant de relais dans leur entourage.

1 000 abonnés à l’issue de la première année

Une communauté d’énergie citoyenne a été créée, inspirée des exemples californiens ou espagnols. « Nous voulons faire comprendre au citoyen qu’il a sa place dans une stratégie d’énergies renouvelables », souligne Frédéric Pronchéry. En un an, Bôwatts compte déjà 1 000 abonnés, avec l’objectif d’atteindre les 2 000 d’ici fin 2025. 4 200 000 Kwh ont été consommés, 85 000 euros économisés sur les factures grâce à l’utilisation d’un compteur spécifique offert à chaque abonné avec une aide de l’Ademe. Cet outil permet à chaque foyer de se réapproprier de façon simple sa consommation électrique…et à contribuer à l’objectif de sobriété, notamment en supprimant les dépenses d’électricité inutiles liées aux appareils branchés hors fonctionnement, qui peuvent représenter jusqu’à 10 % de la consommation d’un foyer. La CCSB prélève une petite part sur les abonnements pour équilibrer le modèle économique. 

La promotion de Bôwatts se poursuit, avec la distribution de sets de table dans les restaurants et de sachets en papier dans les boulangeries. Aucun désabonnement n’est à déplorer à l’issue de cette première année d’exercice. Et déjà, des collectivités voisines demandent à pouvoir adhérer à Bôwatts. « La mutualisation et la transversalité de nos services a facilité la création de la marque Bôwatts car la démarche énergie n’est pas seulement portée par le service environnement mais par l’ensemble de la collectivité », conclut Frédéric Pronchéry