À Chevigny-Saint-Sauveur, les jeunes plantent une forêt sur la commune (21)

Avec 2 500 arbres plantés, dont la moitié pour une forêt urbaine, la municipalité de Chevigny-Saint-Sauveur a largement dépassé l’objectif qu’elle s’était donné sur le mandat. La commune de Côte-d’Or, proche de Dijon, a connu en 2019 deux plans grande sécheresse rapprochés. « Une des premières réponses a consisté à s’engager à planter des arbres et à créer une forêt urbaine, pour agir contre le réchauffement climatique », explique le maire Guillaume Ruet. Planter 1 000 arbres paraissait impossible. Avec le soutien de l’association Forestiers du Monde et la forte mobilisation des jeunes, le pari est largement gagné.

Sur un terrain communal

En lien avec les services techniques, les élus ont décidé de planter des arbres partout où cela était possible sur le territoire de la commune. Un terrain communal de trois hectares en entrée de ville a aussi été réservé pour implanter une forêt urbaine. Elle sépare une zone d’activité d’un secteur résidentiel et se situe en face d’une forêt existante avec laquelle, estime le maire, « elle va constituer une sorte de ceinture verte ». Les plantations sont faites par les élèves des écoles qui bénéficient, avec l’association Forestiers du Monde, d’actions pédagogiques pour prendre conscience du rôle qu’ils peuvent jouer en faveur du climat et de la biodiversité. Depuis 2021, chaque automne, des élèves de CM1 et CM2 viennent planter des arbres le week-end avec l’aide des services techniques et de l’association. Les essences plantées à Chevigny sont des essences européennes et méditerranéennes qui résistent à la chaleur et sont moins sensibles que d’autres au stress hydrique. Cette forêt sera traversée prochainement par une piste cyclable qui sera reliée à une autre voie réservée aux vélos.

Acceptation du projet : le rôle crucial des enfants

Il n’était pas évident de persuader les habitants de la pertinence du projet, le besoin de logements étant important sur le territoire. En conservant un terrain pour la nature, c’était une réserve foncière en moins pour l’urbanisation. Les enfants ont été les meilleurs ambassadeurs pour convaincre les adultes d’adhérer au projet de forêt urbaine. « Ils ont été meilleurs que les messages sur les réseaux sociaux, dans le journal municipal ou encore dans la vidéo annuelle dans laquelle je reviens sur ce sujet », précise le maire. L’implication des enfants a également eu une fonction éducative : ils plantent de très jeunes plants, de quelques dizaines de centimètres, et sont ainsi amenés à comprendre les rythmes de la nature et la patience nécessaire pour voir les effets de ce que l’on a semé. « Et la réédition chaque année de l’opération permet, reprend le maire, de répéter les messages et de mieux faire comprendre la démarche. »

Une solution économique et reproductible

La plantation de très jeunes plants complémentaires les uns des autres, d’essences adaptées au climat et résistantes à la sécheresse permet de laisser faire la nature en se dispensant des coupes et des arrosages. Ces choix, opérés avec Forestiers du Monde, économisent l’eau et limitent grandement l’entretien, l’investissement des services municipaux et les coûts pour la commune. « La plantation de très jeunes plants revient à quelques euros l’unité et limite les pertes. Le taux de survie des plants est de plus de 93 % et limite donc la nécessité de replanter. Une solution bien plus économe que la plantation d’arbres déjà avancés dans leur développement qui coûtent plusieurs centaines d’euros l’unité avec un taux de perte d’environ 30 % », constate le maire. « Ces coûts très modestes constituent sans doute l’intérêt majeur de ce projet, parce qu’il en permet la reproduction dans la plupart des communes. »

Les élus de Chevigny vont poursuivre cette politique de plantation d’arbres mais sur des surfaces plus petites, car il faut également poursuivre la politique du logement qui constitue aussi une attente forte de la population. « Nous apportons ainsi une contribution à la lutte contre le changement climatique et à la capture de carbone ! », conclut, réjoui, Guillaume Ruet