La Vallée de l'Hérault s'engage pour la biodiversité (34)

La communauté de communes de la Vallée de l'Hérault a construit son Atlas de la biodiversité de 2021 à 2023. La démarche, coanimée avec plusieurs associations locales, a mis en lumière la biodiversité du territoire. La stratégie , adoptée dans la foulée, permet de continuer à mobiliser citoyens, écoles, viticulteurs et tissu associatif pour agir pour la préservation de l’environnement.

En inaugurant le sentier pédagogique de l'aire terrestre pédagogique de Pouzols, Véronique Niel, vice-présidente à l'environnement de la communauté de communes de la Vallée de l'Hérault (CCVH) et maire de la commune, mesure le chemin parcouru en cinq ans. « Désormais, les enfants de notre école gèrent cette aire d’un hectare en bordure du site Natura 2000 : ils ont rédigé les textes des panneaux d'explication, viennent faire des repérages et embarquent leurs parents ! » Tout a commencé en 2018, avec le lancement de l’atlas de la biodiversité communale de Pouzols (956 hab). « Il a suscité, avec des conférences d'experts très appréciées, un engouement de la part des habitants et des enfants. Rapidement, nous avons compris qu'il fallait passer à une échelle supérieure pour agir pour la biodiversité. J'ai donc proposé à la CCVH de poursuivre la dynamique. » Le principe d'un atlas intercommunal est acté fin 2019.

Un projet construit avec les associations locales

Durant l'année 2020, la CCVH construit, avec ses partenaires, un projet fédérateur : « Nous avons mené une série d'entretiens avec les associations naturalistes locales très actives, les chasseurs, les pêcheurs… pour mieux connaître les attentes de chacun », indique Mélina Choupin, chargée de mission Natura 2000 et biodiversité. La collectivité choisit de mixer les inventaires participatifs et scientifiques et de cibler les interventions sur des zones géographiques précises : « Nous connaissions déjà bien les secteurs Natura 2000 car la communauté de communes gère deux sites depuis les années 2010. Les inventaires scientifiques ont été ciblés sur la plaine viticole, moins étudiée, et les inventaires participatifs ont été proposés sur chacune des vingt-huit communes membres », souligne la vice-présidente. Le projet est soutenu par l'Office Français de la Biodiversité (OFB) fin 2020 et la subvention obtenue permet d’affecter un poste à temps partiel à la mission.

Inventaires participatifs : habitants, écoliers viticulteurs

De 2021 à 2023, avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Occitanie, 28 inventaires participatifs ont été proposés au grand public sur dix thèmes : oiseaux, mollusques, plantes des rues, chauves-souris, batraciens… « Et une même animation était organisée en trois points différents du territoire : les chauves-souris et les amphibiens ont eu beaucoup de succès », note la chargée de mission. Les participants pouvaient alimenter des enquêtes ciblées (libellule, papillon…) et poster leurs photos et enregistrements sur le Facebook dédié. Au total, près de 300 personnes ont participé à ces inventaires. Vingt-quatre classes d’élèves de 15 communes ont aussi recensé la biodiversité à proximité de leur école avec l’association locale Demain la Terre et par l’intermédiaire de deux outils de sciences participatives : Vigie-Nature Ecole et Aires Terrestres Éducatives. Enfin, la CCVH a pu mobiliser les viticulteurs. « Nous avons d’abord proposé des inventaires formations de deux trois jours, mais sans succès. Puis nous avons opté pour des temps de deux heures en fin de journée dans les caves coopératives, en format fresque de la biodiversité de la vigne. » Une trentaine de viticulteurs a participé, sous la conduite des Écologistes de l'Euzière.

Inventaires scientifiques : découvrir la plaine viticole

Pour mieux connaître la partie viticole de son territoire, la CCVH a donc fait réaliser deux inventaires scientifiques : l’un sur les chauves-souris par le Groupe Chiroptères Languedoc Roussillon et l’autre sur les insectes auxiliaires (carabidés, …) par le bureau d’études Rosalia expertise. Une vingtaine d'espèces de chauves-souris et 133 espèces d'insectes ont été répertoriées. De leur côté, les services de la collectivité ont réalisé en régie un inventaire des haies par photos aériennes. Tous ces inventaires n'auraient pu se faire sans le tissu local très actif d'associations et de professionnels naturalistes : « Cette dynamique locale est certainement un de nos grands atouts », reconnaît la vice-présidente.

Un atlas orienté vers l'action

Fin 2023, l’événement Fest'biodiv, émaillé de spectacles, exposition, vidéos, a conclu ces trois années en réunissant 200 participants. « Le fait de mobiliser en permanence les habitants a été un facteur de réussite important de notre démarche », souligne la chargée de mission. La CCVH a ainsi produit des plaquettes, des vidéos en début et fin de démarche, des expositions pour présenter les résultats. Elle a également animé un groupe Facebook comptant 1 500 membres. « À chaque étape, nous avons organisé les comités de pilotages dans trois lieux différents, ce qui permettait d'intéresser le plus grand nombre d’élus du territoire. » Une fois cette phase de recensement bouclée, un atelier avec les experts naturalistes a permis de dresser les grands axes d'une stratégie biodiversité. Trois ateliers de concertation (élus et habitants) ont acté son contenu concret autour de cinq grands axes : agir, impliquer, découvrir, faire découvrir et animer. Cet aspect très opérationnel de l'ABC a été applaudi par l'OFB : « Nous avons été lauréat national toutes catégories pour notre atlas en 2024 ! », souligne la vice-présidente.

En route vers des trames verte, bleue et noire

La Vallée de l'Hérault s'est tournée vers le Fonds Vert pour financer ses trois premières actions. Un projet de caractérisation et mise en réseau des mares (trame bleue) vient de démarrer avec le Conservatoire des Espaces Naturels. La collectivité s'est greffée sur le dispositif régional existant Hérault'Haies (trame verte) pour compléter les aides à la plantation. Elle s’apprête à lancer un travail en régie sur l'extinction de l'éclairage public (trame noire). Pour poursuivre son action en faveur de la science participative, elle apporte son soutien à des aires terrestres éducatives : ces zones de petite taille, parc urbain, friche, zone humide, forêt, rivière, etc.… deviennent le support d’un projet pédagogique. Elle devrait prochainement animer un groupe citoyen biodiversité. Les actions de sensibilisation en direction des viticulteurs vont se poursuivre dans les caves coopératives. Enfin, le chargé de mission a été reconduit et le service biodiversité vient d'animer sa Fête de la nature à grande échelle déclinant cinquante propositions sur huit communes. « L'ABC intercommunal a créé une dynamique collective, se réjouit la vice-présidente. Certains élus qui, au départ, étaient perplexes voient que ça marche : on avance par l'exemple. Même s'il faut rester humble quant à notre impact. »

Zoom sur les moyens financiers

  • Coût global de la réalisation de l'Atlas de la biodiversité : 157 500 € 
  • L’Office Français de la Biodiversité a participé à hauteur de 80 000 €, soit 51 % du montant total du projet
  • ½ poste consacré à cette mission

Communauté de communes Vallée de l'Hérault

Nombre d'habitants :

41320

Nombre de communes :

28
2 Parc d'activités de Camalcé
34 150 Gignac
contact@cc-vallee-herault.fr

Véronique Neil

Vice-présidente, en charge de l'environnement

Mélina Choupin

Chargée de mission Natura 2000 et biodiversité

Jason Crebassa

Chargé de mission Stratégie Biodiversité

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