International : la formation et l‘insertion, terrains de coopération décentralisée
Dans le cadre de leurs politiques de coopération décentralisée, les collectivités locales appuient aussi les pays en développement dans les domaines de la formation professionnelle et de l’insertion.

© CAEK/ Florence Dumontier (France Travail), Isabelle Pautrat (Afpa) et Frédéric Vallier, délégué de l'Amif
L’aide publique au développement passe aussi par la formation professionnelle… Ce constat, plutôt méconnu, était au cœur d’un colloque organisé mardi 30 septembre au ministère du Travail par l’Agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Différents acteurs engagés dans les politiques de coopération, dont l’Agence française de développement (AFD) et la Délégation aux affaires européennes et internationales du ministère du Travail ont échangé sur la contribution de ce champ des politiques publiques aux défis "géopolitiques, sociaux et territoriaux".
Les collectivités locales engagées dans la coopération décentralisée sont elles-mêmes présentes sur le terrain de la formation et de l’insertion. Délégué général de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), active dans 350 villes et métropoles francophones dans le monde, Frédéric Vallier, a donné plusieurs exemples. La municipalité de Gitega, au Burundi, a reçu un appui pour former des femmes en situation de vulnérabilité aux métiers de l’artisanat tout en leur apportant divers accompagnements sociaux et en santé. Un projet qui a essaimé à Madagascar, mais aussi au Togo, où des femmes sont aussi formées aux métiers de la couture. A Ouagadougou, au Burkina Faso, "on travaille pour accompagner les femmes et les jeunes à développer leurs propres activités de maraichage, c’est un besoin pour la ville mais aussi une possibilité pour les populations déplacées de devenir autonomes".
Toutefois, de tels projets se heurtent comme les autres à la diminution de l’aide publique au développement. "Je ne suis pas sûr que la France ait les moyens de ses ambitions", a souligné Frédéric Vallier, rappelant qu’en 2025, la subvention à son association a été coupée de 60%. Pourtant, les besoins sont là. "Le marché du travail ukrainien va se relever, il va falloir réorienter la main d’œuvre et former", a rappelé Florence Dumontier, directrice des relations extérieures de France Travail, opérateur public également présent sur ce créneau. France Travail s’appuie sur non moins de 150 experts internationaux pour apporter de l’assistance technique aux pays en développement. Au Brésil, l’opérateur public a accompagné sans encombre l’amélioration du service public de l’emploi sous l’ère de Jair Bolsonaro. Le pays a notamment décidé d’importer un format connu en France, les évènements "Du stade vers l’emploi", qui permettent aux recruteurs et aux candidats de se rencontrer autour d’activités sportives.