Inventaire national des friches 2025 : 60.000 hectares de foncier recensés
Quelque 15.000 friches sont recensées en France, soit l'équivalent de 60.000 hectares de foncier, selon les dernières données du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) publiées ce 22 septembre.

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Dans son inventaire national 2025 publié ce 22 septembre, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a recensé 15.000 friches en France, soit 60.000 hectares de foncier cumulés. Pour rappel, une friche est définie au sein du Code de l'urbanisme (art. L.111-26, issu de la loi Climat et Résilience) comme "tout bien ou droit immobilier, bâti ou non bâti, inutilisé et dont l'état, la configuration ou l'occupation totale ou partielle ne permet pas un réemploi sans un aménagement ou des travaux préalables".
Friches industrielles : le plus grand nombre de surfaces
Parmi les 15.000 friches recensées dans l’inventaire, 9.000 ont été identifiées via les observatoires locaux. Les friches issues de l’habitat sont les plus nombreuses (33% contre 22% de friches issues d’activités industrielles) mais ce sont ces dernières qui représentent la plus grande part en surface (50%). Les autres friches sont d’origines diverses : friches commerciales (10%), d’équipement public (5%), ferroviaires (5%) et mixtes, etc.
Les deux tiers des friches recensées mesurent plus de 0,5 hectare, ce qui en fait un "potentiel pour des projets d'aménagement d'envergure ou des opérations de renaturation à grande échelle", note le Cerema. Les deux tiers des friches se situent en outre en zone urbanisable, ce qui signifie que leur utilisation pour des projets de développement ne nécessite pas de changement de zone au sein du plan local d’urbanisme, relève-t-il également. Un tiers des friches sont par ailleurs situées en zone tendue pour l'habitat.
28% des friches recensées par les observatoires locaux (soit 2.400 friches représentant 8.000 ha) font déjà l’objet d’un projet de reconversion. "Dit autrement, les recensements locaux réalisés par les collectivités sont suivis d’un effet de mobilisation de ces friches pour des projets d’aménagement portés via les collectivités ou des porteurs de projets privés", analyse le Cerema. "Face à la crainte que la rareté du foncier limite les nouveaux projets, les friches représentent un gisement encore peu exploité et un véritable potentiel de développement", souligne l'établissement public.
13.000 sites dans l'attente de la validation de leur statut de friche
Le Cerema a également identifié 13.000 terrains supplémentaires qui n'ont toutefois "pas fait l'objet d'un contrôle validant leur statut de friches", ce qui porte entre "80.000 et 140.000 hectares" la surface totale de friches estimée en France. Un chiffre à rapporter à la consommation foncière annuelle du pays, estimée à environ 20.000 hectares.
Selon l’établissement public, 53% des friches aujourd’hui sans projet de reconversion (4.500 sites soit 37.000 ha) seraient mobilisables pour un usage industriel et 35% (3.000 sites, soit 2.000 hectares) pour la construction de logements, ce qui fait dire au Cerema que "les friches constituent bien une réponse aux besoins en logement notamment en zones tendues, compatible avec la maîtrise de la consommation foncière". 18% des friches sans projet (1.500 sites) pourraient potentiellement faire l’objet d’une démarche de renaturation, estime-t-il par ailleurs.
Coût de remise en état
D'après le Cerema, le coût de remise en état d'une friche pour produire des logements, locaux, équipements publics ou espaces verts, est de l'ordre de 540.000 euros par hectare (selon une estimation faite à partir des dossiers de 2023).
Entre 2021 et 2024, 5.800 hectares de friches, dont la réhabilitation a été financée par le "fonds vert" et le plan de relance, ont permis la production cumulée de 13,6 millions de m2 de logements et 10,3 millions de m2 de surfaces économiques (bureaux, activités, commerces, etc.).