La CG Scop se réjouit d'une progression "assez considérable" de l'emploi dans les Scop et les Scic
Les sociétés coopératives, Scop et Scic, représentaient 57.700 emplois en 2017, soit une hausse de 8% en un an et de 19% en quatre ans. La CG Scop entend bien atteindre les 70.000 emplois en 2020, objectif qu'elle s'était fixé lors de son congrès en 2016, à l'arrivée de son nouveau président. Ce dernier a détaillé les chiffres des Scop et Scic et la stratégie du mouvement, le 2 juillet lors d'une conférence de presse.
La Confédération générale des Scop (CG Scop) a présenté le 2 juillet 2018 son dernier bilan de l'emploi dans les sociétés coopératives et participatives (Scop) et les sociétés coopératives d'intérêt collectif (Scic). En 2017, le réseau a compté 4.000 emplois nets supplémentaires, dont 2.400 dans des sociétés coopératives existantes et 1.600 "créés ou consolidés" dans de nouvelles Scop ou Scic.
Objectif 70.000 emplois en 2020 : "On est sur la bonne lancée"
Cette progression de l'emploi, de 7,6% par rapport à 2016 et de 19% depuis 2013, est "assez considérable", s'est réjoui Jacques Landriot, président de la CG Scop, lors d'une conférence de presse. "Notre mouvement a très bien résisté aux différentes crises" et, pour le président, c'est le plan de développement mis en place par le mouvement depuis fin 2016 qui porte ses fruits. L'objectif fixé alors : atteindre 70.000 emplois en 2020. "On est sur la bonne lancée", s'est félicité Jacques Landriot.
En 2017, le mouvement en était à 57.700 emplois, dans 3.177 sociétés coopératives, dont 2.366 Scop et 741 Scic. Parmi elles, 300 sociétés ont été créées l'année dernière, dont 156 Scop et 134 Scic. Il s'agit d'abord de créations ex-nihilo (200 nouvelles coopératives, ayant généré 21% des nouveaux emplois de l'année), mais aussi de transmission d'entreprises saines (55 coopératives, 42% des nouveaux emplois), de transformation d'associations ou d'autres types de coopératives (31 coopératives, 24% des emplois) et enfin de reprise d'entreprises en difficultés (19 coopératives, 13% des emplois).
Reprise d'entreprises et transformation d'associations : le mouvement des Scop est volontaire
"Il y a chaque année environ 60.000 entreprises à céder et notre mouvement est extrêmement volontaire", a poursuivi Jacques Landriot. Quand l'entreprise est saine, le rachat s'avère intéressant et "permet de sauver l'emploi", dans des territoires notamment ruraux où d'autres types d'acquéreurs ne l'auraient pas forcément maintenu, de l'avis du président de la CG Scop.
La confédération communique aussi largement en direction d'associations désireuses de renforcer leur modèle économique, en élargissant par exemple leur activité commerciale, et pour lesquelles la transformation en Scop ou Scic peut être intéressante.
Concernant plus spécifiquement les Scic, la CG Scop observe un certain dynamisme dans les secteurs du sport, du handicap et de la santé - avec par exemple la maison de santé pluridisciplinaire de Clichy-sous-Bois. Le projet de loi Elan prévoit également de confier à des Scic, à titre expérimental, des opérations de revitalisation de territoire (ORT). Aujourd'hui, 40% des Scic auraient parmi leurs associés une ou plusieurs collectivité(s). En la matière, la CG Scop observe que la loi Notr a plutôt freiné les départements et encouragé les intercommunalités.
L'accompagnement et les réserves : le secret de la pérennité ?
Mais les nouveaux emplois viennent d'abord du développement des sociétés coopératives existantes, avec la création nette de 2.400 emplois en 2017, fait valoir la CG Scop. "Il faut accompagner les Scop dans ce choix et convaincre nos salariés associés que la croissance est une bonne chose", pour son président. Le mouvement dispose de ressources pour accompagner ces développements, avec 180 salariés répartis dans les 12 unions régionales, mais aussi à travers des outils financiers (prêts, interventions en capital et garanties).
Ce dispositif - qualifié d'"unique" parmi les organisations de ce type - serait l'un des secrets du dynamisme des sociétés coopératives et de leur pérennité. Le taux de pérennité global est en effet de 67%, contre 60% au plan national et le taux à trois ans de 81%. L'autre ingrédient essentiel, ce sont les réserves qui sécurisent les sociétés et permettent les investissements. En 2017, les Scop ont conservé 45% de réserves sur leurs résultats nets et distribué 43% aux salariés et 12% de dividendes aux associés. La constitution de réserves est une obligation : au moins 16% des bénéfices pour les Scop et 57,5% pour les Scic.
Projet de loi Pacte : "On aurait pu aller plus loin"
La CG Scop fait enfin valoir la gouvernance particulière des coopératives - une voix par sociétaire, quel que soit le nombre de parts détenues -, grande différence par rapport aux "entreprises à mission" qui devraient émerger de la future loi Pacte et qui ne seraient soumises à aucune obligation en la matière. Le taux de sociétariat salarié médian est de 75% dans les Scop, la confédération indiquant que ce taux fluctue significativement d’un secteur à l’autre.
Sur le projet de loi Pacte, "on aurait pu aller plus loin", selon Jacques Landriot, pour inciter notamment les salariés à investir dans leurs entreprises ou encore sur la transmission. Mais globalement, le président de la CG Scop estime disposer d'un cadre satisfaisant pour continuer à diffuser le modèle qu'il défend.