La Dares tire un premier bilan du suivi assuré par le contrat d’engagement jeune
Autour de 35% des semaines passées par les 16-25 ans dans le cadre du contrat d’engagement jeune comptent moins de quinze heures d’activités visant l’insertion, selon une étude de la Dares qui analyse le contenu de ce dispositif lancé en mars 2022.

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Le contrat d’engagement jeune se distingue des précédents dispositifs d’accompagnement des 16-25 ans par une norme horaire d’activités d’au moins 15 heures par semaine, servant de modèle à la réforme en cours visant l’insertion des bénéficiaires du RSA. Dans une étude diffusée le 30 avril, la Dares livre de nouveaux détails sur la nature de ce nouveau suivi lors des premiers mois de son déploiement entre mars et décembre 2022.
Une norme de 15 heures difficile à appliquer
L’étude confirme une intensité des "activités" à géométrie variable, déjà documentée par l’Igas dans un précédent rapport (lire notre article). Ainsi, 35% des semaines sont marquées par moins de quinze heures d’activités visant l’insertion, une part stable malgré la progression dans le temps.
"Durant les semaines précédant les pics de sortie du dispositif, au bout de six mois et d’un an, la part de bénéficiaires avec moins de 5 heures d’activités s’accroît", remarque la Dares, pour qui cela "pourrait en partie correspondre à des situations de décrochage" ou à une programmation d’activités plus faible liée à la fin prévue de l’accompagnement.
Des solutions "structurantes" pour un tiers de jeunes
Près de sept semaines sur dix sont passées "en accompagnement", les jeunes dédiant leurs heures d’activités à la préparation du projet professionnel, à la recherche d’un emploi ou d’une formation, ou à la levée de leurs freins périphériques.
34% des jeunes passent au moins une semaine en "solution structurante", porté par d’autres organismes que France Travail ou les missions locales. Ce recours, faible dans les premières semaines, augmente au fil du temps pour occuper finalement 17% des semaines selon la Dares.
Large place des démarches individuelles
En mission locale, les entretiens, ateliers et informations collectives représentent autour de 40% des activités déclarées lors des deux premières semaines, avant de chuter à 10% à partir du quatrième mois environ. Les démarches individuelles, menées à l’initiative du jeune ou de son conseiller, remplissent 54% du temps des jeunes en moyenne. Chez France Travail, on observe grosso modo les mêmes proportions, à ceci près que "les démarches du jeune sont plus présentes en début de parcours".
Les périodes en emploi représentent 34% des heures d’activités des jeunes accompagnés par France Travail contre 25 % qui le sont par les missions locales. Les mises en situation en milieu professionnel sont marginales : 9% des heures des parcours assurés par les missions locales, contre 2% du côté de l’opérateur public national.