La prévention et les secours face aux inondations à Cheffes dans le Maine-et-Loire
Un plan communal de sauvegarde élaboré avec les habitants
En matière de prévention des risques naturels, les maires jouent un rôle déterminant puisqu'il leur incombe d'élaborer les documents permettant d'informer les citoyens et d'anticiper les situations de crise.
A Cheffes (870 habitants) dans le Maine-et-Loire, la dernière grande crue date de 1995. Elle avait donné lieu à un ordre d'évacuation générale de la population et les trois quarts des 420 logements avaient été inondés. Outre une coûteuse remise en état du bâti, cette catastrophe a été suivie de nombreuses mesures préventives : étude du bassin de la Maine pour une réduction de la vulnérabilité, réalisation d'un plan communal de sauvegarde achevé en 2005, avec enquêtes auprès des habitants, organisation précise des secours, réunions d'information pratique avec diffusion d'une plaquette sur les mesures à prendre, recherche de personnes relais dans chaque quartier en cas de crue, etc. "Nous avons pris l'initiative de réaliser un plan communal de sauvegarde avant même que soit validé le futur plan de prévention des risques de la Vallée de la Sarthe. C'est un outil très utile mais certainement difficile à mettre en oeuvre, impliquant que les acteurs concernés soient bien rôdés à son utilisation. C'est pourquoi nous allons procéder à des exercices de simulation, précise Pierre Vergneau, maire de Cheffes. Nous avons réalisé un fichier répertoriant toutes les maisons inondables, ce qui devrait nous permettre de prévenir avant la crue tous les habitants concernés. Mais nous ne savons pas si notre dispositif fonctionnera avec efficacité dans la mesure où il s'appuie sur la seule bonne volonté de bénévoles."
Le plan communal de sauvegarde a coûté 15.000 euros, financé pour 70% par la Diren et le conseil général, le reste à la charge de la commune. Le maire insiste sur l'intérêt de réaliser les études nécessaires en étroite concertation entre les habitants et le bureau d'études choisi : "Nous avons la chance d'avoir à proximité un bureau d'études spécialisé qui dispose d'une bonne connaissance du contexte local."
Une mobilisation des habitants liée à la mémoire du risque
Pour Pierre Vergneau, étant donné les meilleures connaissances de voisinage dans les petites communes, les situations complexes liées à des inondations sont sûrement plus faciles à gérer qu'en ville. La population autochtone avait acquis dans son histoire une culture du risque appuyée sur le vécu des inondations mais le maire observe avec inquiétude que les nouveaux habitants, souvent de jeunes ménages venus de la ville, n'ont pas cette mémoire et sont plus difficiles à mobiliser lors des réunions d'information : "Il existe une différence essentielle entre avoir entendu parler de ces catastrophes et les avoir vécues !, remarque le maire. Heureusement, nous sommes confrontés à des montées de crue suffisamment lentes pour avoir le temps nécessaire de réagir mais ceci n'exclut pas un effort de prévention maximal, bien que chacun souhaite oublier la catastrophe de 1995."
En 2006, les travaux sur les infrastructures, rehaussement des voieries pour un accès aux habitations en cas d'inondation, financés par l'Etat (40%), le département (25%) et la commune ont été réalisés.
Il faut également déplacer la station dépuration située en zone inondable et sensible. Et le maire s'interroge, bien que la compétence assainissement soit maintenant confiée à la communauté de communes : "Jusqu'en 2006, les stations d'épuration des petites collectivités sont subventionnées à 30% par le conseil général et 35% par l'agence de l'eau. Pour 2007, l'aide de l'agence de l'eau ne semble plus programmée. En outre en 2002, une étude portant sur la réduction de la vulnérabilité face aux inondations a été réalisée, devant servir de modèle pour les Basses Vallées Angevines, étude qui a demandé un engagement financier et un fort investissement humain. Il avait alors clairement été indiqué que des aides conséquentes seraient attribuées notamment pour la réalisation de travaux sur les infrastructures, donc l'assainissement. Or actuellement, rien n'est prévu..."
Mairie de Cheffes
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