Archives

Education - La ville de Marseille recourt au PPP pour la démolition-reconstruction de 31 écoles vétustes

Le conseil municipal de Marseille a voté, le 16 octobre 2017, un plan de reconstruction d’un milliard d’euros d’une partie de ses 444 écoles. Comme elle l'avait envisagé depuis l'été 2016 (voir notre article ci-dessous du 2 septembre 2016), la ville va recourir au partenariat public-privé (PPP) pour démolir 31 écoles "Geep" et les remplacer par 28 nouvelles écoles d'ici à 2025, ainsi que pour construire six nouveaux établissements dans les six ans. Les 31 écoles "Geep" sont des écoles des années 60, préfabriquées en usine et conçues avec des structures métalliques par l'ex-"Groupement d’études et d’entreprises parisiennes".

La ville versera des loyers de 41 millions d'euros par an pendant 25 ans

La ville confiera la totalité du projet à des entreprises privées, auxquelles elle versera ensuite des loyers pour un montant d’environ 41 millions d’euros par an pendant 25 ans, soit un coût total de 1,04 milliard d’euros. Le calendrier prévoit la passation de six marchés répartis en trois vagues de deux marchés, conclus chacun sur une période de quatre ans. Les attributaires seront choisis fin 2018 et les livraisons des écoles sont programmées pour juillet 2021 (14 écoles), juillet 2024 (une dizaine) et juillet 2025 (une dizaine également).
La ville de Marseille a donc préféré le portage juridique et financier en PPP à la maîtrise d’ouvrage public. Elle reconnaît que le projet est "d’une ampleur importante au regard de la capacité financière de la ville", mais le juge "soutenable dans sa durée" qui est de 25 ans.
La mission d’appui au financement des infrastructures du ministère de l’Economie et la DRFIP Paca ont émis un avis favorable à la réalisation ce projet, a indiqué la ville. Selon elle, l’accord-cadre de marché de partenariat a l’avantage de "transférer l’ensemble des risques attachés à la maîtrise d’ouvrage des travaux au titulaire" du marché, de "mieux garantir le respect des délais" et "d’assurer sur une longue durée l’entretien et le maintien en bon état". Son coût serait par ailleurs inférieur de 8,6% à la maîtrise d’ouvrage public.

Un "plan Marshall qui n’a aucun équivalent ni dans l’histoire de la ville de Marseille ni dans aucune autre ville"

Ces arguments n’ont pas convaincu l’opposition qui a voté contre ce rapport. Ses élus s’inquiètent de l’impact financier du PPP. Ils ont notamment en mémoire le surcoût lié à la construction du nouveau stade Vélodrome en PPP, que la chambre régionale des comptes avait dénoncé dans un rapport.
De son côté, le maire, Jean-Claude Gaudin, a qualifié ce projet de "plan Marshall qui n’a aucun équivalent ni dans l’histoire de la ville de Marseille ni dans aucune autre ville". Il fait suite aux travaux d’urgence que la ville avait été sommée d’entreprendre en 2016 suite à des témoignages d’enseignants et de parents d’élèves sur la vétusté et l’insalubrité de nombreuses écoles. Le comité interministériel à l'Egalité et à la Citoyenneté de Vaulx-en-Velin, réuni le 13 avril 2016, avait annoncé des efforts de l'Etat à hauteur de plus de 4 millions d'euros, dans le cadre du plan pluriannuel "Ecoles de Marseille" (voir notre article ci-dessous du 26 avril 2016).