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L'alpinisme inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité

A l'origine, la candidature, lancée par différents clubs alpins, a été portée par Éric Fournier, le maire de Chamonix, et son homologue italien de Courmayeur. Le ministre de la Culture évoque "une approche délibérément culturelle et patrimoniale de l'alpinisme".

Réuni pour sa 14e session à Bogota, le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, émanation de l'Unesco, a inscrit l'alpinisme sur la "liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité". Cette candidature transnationale était portée par la France, en association avec la Suisse et l'Italie. Dans un communiqué du 12 décembre, Franck Riester, le ministre de la Culture, "remercie la communauté porteuse, composée d'amateurs, de formateurs fédéraux et de professionnels, et estimée à 700.000 praticiens (dont 5.000 guides) dans les trois pays, d'avoir permis, par la mobilisation de toutes et tous, la valorisation de cette approche délibérément culturelle et patrimoniale de l'alpinisme et des valeurs spécifiques véhiculées par cette pratique physique très répandue". A l'origine, la candidature, lancée par différents clubs alpins, a été portée par Éric Fournier, le maire de Chamonix (Haute-Savoie) et président de la communauté de communes de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc, et par son collègue italien de la commune de Courmayeur (voir notre article ci-dessous du 7 mars 2018).

Selon la présentation sur le site du patrimoine immatériel de l'Unesco, l'alpinisme est "une pratique physique traditionnelle qui se caractérise par une culture partagée, regroupant la connaissance de l'environnement de la haute montagne, l'histoire de la pratique et des valeurs qui lui sont associées, et des savoir-faire spécifiques. L'alpinisme requiert également des connaissances sur l'environnement, les conditions climatiques changeantes et les risques naturels. Il s'appuie aussi sur des références esthétiques, les alpinistes étant attachés à l'élégance du geste dans l'ascension, à la contemplation des paysages et à la communion avec les milieux naturels traversés".

L'alpinisme rejoint ainsi le repas traditionnel des Français, le point d'Alençon, le compagnonnage, le Fest-noz, le carnaval de Granville, l'équitation française, l'art du parfum en pays de Grasse, le gwoka de Guadeloupe et quelques autres (voir nos articles ci-dessous). L'inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité engendre moins de contraintes que l'inscription d'un bien au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle suppose néanmoins que les États et les territoires concernés veillent à la préservation des traditions et des savoir-faire ainsi distingués. Les retombées sont également moindre en termes de fréquentation touristique.

Chamonix et la conférence transfrontalière du mont Blanc vont maintenant pouvoir se consacrer à un autre dossier, qui s'annonce plus complexe : l'inscription du mont Blanc au patrimoine mondial de l'Unesco, pour laquelle les démarches préalables à une éventuelle candidature, à nouveau transnationale, ont été engagées en 2017 (voir notre article ci-dessous du 26 octobre 2017).

 

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