L'Andev met en lumière la réalité de l'action des collectivités à l'école
L'Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales publie son premier baromètre sur l'action des collectivités dans l'enseignement scolaire public. Un travail qui entend démentir quelques idées reçues.
Quelle est la réalité de l'école primaire vue sous le prisme des communes ? C'est à cette question que tente de répondre le baromètre de l'Andev (Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales) publié en cette rentrée 2025. Premier du genre, ce travail – qui s'appuie sur 232 réponses recueillies auprès d'adhérents de l'association exerçant dans autant de communes et représentant 848.205 enfants en âge de fréquenter l'école primaire, soit 15% des effectifs – vise à "éclairer les principales incompréhensions ou idées reçues" qui existeraient à propos de l'école et à apporter des informations qui, selon l'Andev, "n'ont jamais été produites rigoureusement auparavant".
Ainsi, alors que l'on pense que "les enfants sont très exposés aux écrans à la maison", l'Andev déplore que ce soit également le cas à l'école, puisque dans 77% des communes, quasiment toutes les classes élémentaires sont équipées de matériel numérique. Et à ceux qui estiment que "le périscolaire c'est de la garderie", les chiffres de l'enquête répondent qu'aujourd'hui, 100% des temps périscolaires "sont des temps éducatifs assis sur des projets structurés".
Bio et tarification sociale à la cantine
Plus largement, le baromètre de l'Andev permet de dresser "le portrait-robot d'une école primaire en 2025" et identifie des résultats particulièrement marqués sur certaines questions. L'amplitude d'ouverture sur une journée est ainsi jugée "importante" : elle s'étale majoritairement de 7h30 à 18h30, mais dans 20% des cas couvre la journée de 7h à 19h, et cela, même si moins de 40% des enfants fréquentent les temps périscolaires du soir. Par ailleurs, 91% des communes proposent un accueil de loisirs pendant les vacances.
Autre fait important : dans 56% des communes, plus de 80% des enfants mangent le midi à la cantine. Pour l'Andev, le repas de midi à l'école est donc "central pour les enfants en France". Toujours à propos de la cantine, 22% des enfants mangent aujourd'hui plus de 50% de produits bio le midi, bien que 14% des communes ne respectent le taux minimum de 20% de denrées bio imposé par la loi Egalim. En outre, 91% des communes font varier les tarifs en fonction du revenu des familles, 32% proposent des repas à moins d'un euro pour les plus pauvres et 8% appliquent même la gratuité pour les plus pauvres.
Au-delà des compétences obligatoires
En ce qui concerne le handicap, le baromètre nous apprend que 72% des communes recrutent des animateurs en surnombre par rapport au taux d'encadrement afin de faciliter l'inclusion des élèves handicapés. Un taux qui grimpe à 100% dans les villes de plus de 100.000 habitants.
L'inclusion figure d'ailleurs en tête des enjeux prioritaires des politiques éducatives locales, avec la transition écologique des bâtiments et la santé mentale et le bien-être des enfants. L'Andev ajoute même que "les communes (ou les intercommunalités qui gèrent les écoles) ont depuis longtemps endossé des responsabilités allant bien au-delà des compétences obligatoires qui leur incombent sur l'entretien et la maintenance des bâtiments des écoles primaires".
Enfin, le baromètre nous apprend que 57% des responsables de service de l'éducation des communes indiquent avoir une "confiance mitigée" dans l'avenir des actions éducatives. L'Andev conclut que "l'évolution de cet indicateur sera particulièrement intéressante à suivre lors des prochaines éditions du baromètre".