Laval Agglo au fil de l'eau

Le nom "Vallis Guidonis", du latin "vallée des Guy", rend hommage à la longue lignée des Guy, dynastie à l'origine de la ville de Laval. "Les capacités de l'ancien bateau étaient insuffisantes, explique Jean-François Blot, directeur de l'office de tourisme du pays de Laval. Faute d'investisseurs privés, l'agglomération a cofinancé le projet avec le département et la région, pour un coût total de 650.000 euros." Construit au chantier naval Alu Marine de Bouguenais (Loire-Atlantique), le bateau est venu directement à Laval par voie fluviale : avec ses 30 mètres sur 5 de large, il est doté d'un bar et d'une piste de danse équipée de matériel de sonorisation et de vidéo projection.

Offrir une vision plus attractive du territoire

Depuis 2004, une convention élargit les compétences de l'office de tourisme à l'échelle de l'agglomération. "En plus de s'intégrer à nos produits touristiques existants, le Vallis Guidonis nous permet d'offrir des prestations plus diversifiées : des soirées musicales, des menus plus au goût du jour, précise Jean-François Blot. En décembre, nous profitons de la Fête des Lumières de Laval pour lancer des promenades illuminations avec dîners embarqués." D'une capacité de 160 personnes et d'une centaine de couverts, le bateau accueille désormais des séminaires d'entreprises (250 euros de l'heure), cinq sociétés l'ont loué depuis avril. Le plus franc succès revient à la croisière "Dîner prestige", organisée un vendredi par mois : "Même si c'est l'une des plus chères, le bateau est rempli, se félicite le directeur. Sinon, nous déployons les classiques habituels : promenades à Laval et ses environs,  balades gastronomiques." Gestionnaire du Vallis Guidonis, l'office de tourisme assume les frais de fonctionnement annuels (170.000 euros), dont un loyer de 48.000 euros versé à l'agglomération. "Trois pilotes sont rémunérés dont un saisonnier, et un traiteur qui s'occupe des repas, mais nous ne prélevons rien sur les menus, explique Jean-François Blot. Entre janvier et avril, le Vallis Guidonis reste à quai et pour éviter de concurrencer le centre-ville, nous cessons toute activité  y compris de restauration."

Des retombées prometteuses

Classée Ville d'art et d'histoire, Laval attend beaucoup du tourisme fluvial. "Les visiteurs viennent de 200 à 300 kilomètres alentours et nous démarchons souvent les sociétés de cars, explique le directeur En période faste, nous accueillons jusqu'à deux groupes par jour, des seniors en majorité, mais les comités d'entreprises et des associations sont aussi intéressés." En se référant aux bénéfices 2007 de l'ancien bateau, le directeur escompte un résultat net supérieur à 11.000 euros. Pour se positionner sur ce créneau attractif, l'agglomération et l'office de tourisme souhaitent moderniser l'offre en bord de Mayenne : "La fréquentation de nos deux campings diminue chaque été, car ils ne sont pas adaptés à l'hébergement de séjours familiaux. C'est pourquoi nous pensons à un village vacances, souligne Jean-François Blot. Sur le plus long terme, nous aménagerons un chemin de halage flottant à Laval et des maisons flottantes s'inspirant des bateaux-lavoirs, mais c'est encore en projet et  en  cours de discussion."

Laura Henimann / PCA, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis