Le Réseau national des fermes publiques voit officiellement le jour
Le Réseau national des fermes publiques, porté par la ville de Mouans-Sartoux, a tenu sa première assemblée générale, le 22 septembre. Sept collectivités et quatre structures attachées à la transition alimentaire y ont participé.

© @AlexndraBorchio/ Régie agricole de Mouans-Sartoux
Porté par la ville de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), le réseau national des fermes publiques a officiellement vu le jour avec la tenue de son assemblée générale constitutive, le 22 septembre. Sept collectivités engagées dans la transition alimentaire y ont participé - Mouans-Sartoux, Épinal (Vosges), Toulouse (Haute-Garonne), Auray (Morbihan), Villejuif (Val-de-Marne), Caluire-et-Cuire (métropole de Lyon) et la métropole de Lyon elle-même – ainsi que quatre associations partenaires, Potagers & Compagnie, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), le Collectif Les Pieds dans le Plat et l’Alliance pour les transitions agricoles & alimentaires (Altaa).
Le réseau présidé par Gilles Pérole, adjoint au maire de Mouans-Sartoux, a "pour ambition de fédérer, accompagner et promouvoir les fermes publiques à l’échelle nationale", indique un communiqué, les fermes publiques se définissant par trois critères essentiels : une gouvernance publique (commune, EPCI, métropole, département, région ou établissement public), une production dédiée à la restauration collective ou à un service public lié à l’alimentation (cantines, crèches, centres de loisirs, Ehpad, épiceries sociales…) et un engagement en faveur de l’agriculture biologique.
Donner une compétence alimentation aux collectivités
Le réseau milite pour la reconnaissance d’une compétence "alimentation" des collectivités et d’un statut agricole pour celles qui gèrent une ferme publique. Il aura aussi vocation à accompagner les collectivités dans leurs démarches, à valoriser les initiatives existantes et à organiser des rencontres nationales pour favoriser les échanges.
Cette initiative intervient alors qu’au niveau national, la publication de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) attendue depuis deux ans est toujours bloquée. Mardi, quelque 117 associations ont interpellé le Premier ministre Sébastien Lecornu, dans une lettre ouverte, pour lui demander de corriger cette anomalie, alors que le document est censé donner une trajectoire au pays pour une alimentation plus saine et durable d’ici à 2030. "Plusieurs gouvernements successifs – Borne, Attal, Barnier puis Bayrou – ont eu l’occasion de publier cette stratégie essentielle mais ont reculé face aux pressions de certains lobbies du secteur agroalimentaire", dénoncent-elles. "Pire, la dernière version fuitée marque désormais un véritable déni scientifique", poursuivent-elles, accusant le cabinet de l'ancien Premier ministre François Bayrou d’avoir bloqué la publication au dernier moment et "dénaturé profondément la Snanc en supprimant toute référence à la ’réduction’ ou à la ‘limitation’ de la consommation de viande".
Récemment interrogé par Localtis, Gilles Pérole estimait, visionnaire, que "le centralisme d’État [ne permettrait pas de faire] bouger la transition agricole et alimentaire". Selon lui, "c’est bien en s’appuyant sur les territoires et en reconnaissant une compétence agricole et alimentaire et qu’on nous dédie les moyens pour mettre en œuvre cette compétence qu’on fera bouger les choses".