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Sécurité - Le retour à la police de quartier émaillé d'incidents

D'ici à trois ans, une centaine d'unités territoriales de quartier (Uteq) seront déployées dans les cités sensibles. Mais le lancement des premières de ces unités en Seine-Saint-Denis depuis quinze jours est accompagné de heurts. Dans le quartier Franc-Moisin à Saint-Denis, les nouveaux policiers volontaires ont été violemment pris à partie, les 14 et 15 avril, par une trentaine de personnes. Le 17 avril, un habitant de la cité a été interpellé au moment où il se préparait à un "caillassage" sur le toit d'un immeuble. Un climat tendu alors que les Uteq composées pour le moment d'une cinquante de gardiens de la paix sont chargées de reprendre pied dans les quartiers sensibles de quatre communes de Seine-Saint-Denis : La Courneuve, Saint-Denis, Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Ils ont pour mission de lutter contre l'économie souterraine mais aussi de créer un lien de confiance avec la population. D'aucuns y ont vu un retour à la police de proximité abandonnée en 2002, même si l'Uteq se veut plus "musclée" que son équivalente de l'ère Jospin.

Jeudi soir à Villepinte, des policiers ont à nouveau été victimes d'un guet-apens. Deux d'entre eux ont été blessés, dont un grièvement au visage. L'Unsa-police (premier syndicat des gardiens de la paix) a aussitôt demandé à la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie de "renforcer les effectifs" policiers dans ce département "afin de faire face à des agressions quotidiennes de plus en plus violentes". En 2007, un rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (Inhes) avait dressé un constat accablant des relations entre forces de l'ordre et habitants de la Seine-Saint-Denis.
C'est dans ce contexte difficile que le volet "sécurité" du plan Espoirs banlieue commence à être diffusé dans les services de police. Le document de six pages rappelle les grandes lignes de ce plan annoncé en février par le président de la République : déploiement des Uteq, soit 4.000 policiers d'ici trois ans dans les zones difficiles, lutte contre les noyaux durs, création de compagnies de sécurisation spécialisées dans la lutte contre les violences urbaines. Il est également fortement question du "renforcement du lien quotidien entre police et population" : un objectif qui passera notamment par la création de "délégués à la cohésion police/population, des postes assurés en priorité par les réservistes de la police. La communication de proximité sur l'action de la police doit être privilégiée. "Il faut remplacer l'information (le plus souvent fausse) véhiculée par la rumeur et la remplacer par une information officielle", est-il précisé dans le document. Les préfectures et directions de la police devront "mettre en place une information simple et lisible" sur internet ou via les médias locaux sur les "opérations réussies". Il est recommandé de "mieux initier les policiers à leurs quartiers avant leur prise de poste".

 

M.T. avec AFP

 

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