Le transport à la demande des communes rurales intègre la DSP de l'agglomération (62)

Après avoir expérimenté pendant quatre ans un service de transport à la demande sur les communes rurales, la communauté d’agglomération de Saint-Omer a intégré ce service en septembre 2012 à la délégation de services publics des transports urbains.

Sur les dix-neuf communes de l’agglomération de Saint-Omer (Caso, 65.000 habitants), douze sont des communes rurales et sept font partie du noyau urbain. C’est en 2005 que l’agglomération intègre la compétence "transport de voyageurs". Avec de fortes contraintes budgétaires, notamment la reprise des services de transport du département et la restructuration d’une très grosse entreprise du territoire remettant en cause le versement transport. Trois lignes urbaines (six lignes en 2013) sont mises en service sur les sept communes du noyau urbain de l’agglomération. Elles sont gérées en délégation de service public (DSP). En 2008, les élus décident d’expérimenter un service de transport à la demande (TAD) sur les douze communes rurales.

Expérimentation pour élargir au transport à la demande, la DSP

Dans le cadre d’une étude d’opportunité et de faisabilité du projet, une enquête auprès de la population fait apparaître que 7% des sondés ne disposent d’aucun véhicule motorisé et 88% des personnes interrogées jugent nécessaire la création d’un service de transport. Un premier marché public comprend l’achat de trois véhicules de neuf places accessibles aux personnes à mobilité réduite est passé pour expérimenter le TAD. Le service permet de conduire les habitants de ces communes depuis l’arrêt de ramassage scolaire le plus proche de leur domicile vers six pôles de correspondance du réseau urbain (hôpital, gare, centre-ville, zone commerciale…), ou d’aller à la demande d’une commune rurale à une autre. Au terme des quatre années d’expérimentation, le service totalise 600 voyages/mois pour les 12.000 habitants des douze communes rurales. Le bilan positif encourage la collectivité à pérenniser le TAD et à calibrer la délégation de service public des transports en fonction de cette expérience. Depuis 2012, un exploitant unique assure les services du TAD et des lignes urbaines, avec correspondance gratuite (1,10 euros le trajet en 2013, contre 1 euro durant l’expérimentation).

Un simple coup de fil pour aller en ville !

Pour l’usager, le recours au TAD est simple. Après inscription préalable au service communauté d’agglomération Saint-Omer (Casotad), un simple coup de fil, la veille du départ entre 8h et 18h sur un numéro vert, permet de réserver sa place dans un véhicule qui circule entre 7h et 19h (sauf dimanche et jours fériés) vers les six arrêts de rabattement en connexion avec le réseau urbain, ou d’être transporté vers une autre commune rurale entre 9h45 et 16h15. Le véhicule vient chercher la personne le jour J au point d’arrêt le plus proche ou à domicile pour les personnes à mobilité réduite sur présentation d’une carte d’invalidité. Afin d’être utilisé par le plus grand nombre d’usagers, le service est limité à 20 déplacements par mois et par personne, il ne remplace ni transport scolaire ni transport ambulatoire. "La collectivité s’est fixé comme objectif social d’optimiser le nombre de personnes touchées relativement au coût engagé," explique Jean-Pierre Ciurlik, directeur général adjoint de la Caso.

Service sur-mesure pour desservir les entreprises

Pour compléter le service, un autre TAD est expérimenté depuis septembre 2012 pour desservir les entreprises de certains parcs d’activités de l’agglomération, depuis le réseau urbain jusqu’à la porte de l’entreprise, sur réservation par les salariés.

"Nous devons induire les changements culturels en matière de mobilité, souligne le directeur général adjoint. Pour mettre en place un service adapté aux communes rurales, il n’y a pas de modèle précis à appliquer. Le plus difficile est de configurer l’offre au territoire pour établir un projet sur-mesure, tant en termes de volumétrie que de communication. L’implication des élus sur toutes les facettes du projet est décisive, depuis les orientations du service jusqu’au contact avec les usagers, en proximité."

Claire Lelièvre / L’Esprit Village – L’Acteur Rural pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

 

Sous le signe de l’écomobilité
La communauté d’agglomération anime un programme de sensibilisation à l’écomobilité (96 réunions de sensibilisation par an), et traduit cette ambition dans sa politique d’aménagement : création d’une gare routière/pôle d’échanges, plan de déplacements urbains en lien avec le PLUI… La collectivité gère le service d’information multimodal (SIM territorial www.bougeco.com) et une part de la communication sur les transports, tout en assurant un pilotage rigoureux de la DSP (validation des choix stratégiques, contrôles des engagements et délais, évaluation du service, ajustement des choix d’exploitation…).

Les transports de l’agglo en chiffres
- sur l’ensemble du réseau (TAD et transports urbains), la fréquentation est passée de 8.000 passagers/mois en juin 2012 à 23.000 passagers/mois en mars 2013 (hors transports scolaires, 38 circuits, 2.500 élèves).
- depuis le lancement du service de transports, l’offre a été multipliée par huit (nombre de kilomètres parcourus par an).
- le service d’information multimodal territorial www.bougeco.com après à peine un an de fonctionnement, totalisait 14.000 connexions/mois en janvier 2013. En février 2013, 3.000 connections provenaient de smartphones. La déclinaison mobile du SIM doit être lancée à l’automne. Le service informe les voyageurs en cas de perturbations (temps d’attente, SMS transports scolaires en cas de neige, retards…)
- depuis le 1er janvier 2011, les entreprises locales contribuent au financement du service à travers un versement transport de 0,01%
- le seuil optimal de fréquentation du TAD a été chiffré sur la Caso à 10.000 voyageurs/an
- trois personnes travaillent au service transports de l’agglo. L’exploitant des transports compte 32 employés dont la moitié de nouveaux recrutements.
- le n° vert : 0 800 510 232.


 

Communauté d'agglomération de Saint-Omer (Caso)

Nombre d'habitants :

65000

Nombre de communes :

19
4 rue Albert Camus, CS 20 079
62968 Longuenesse Cedex

Michel Guilbert

Vice-président en charge des transports

Jean-Pierre Ciurlik

Directeur général adjoint

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