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Social - L'économie sociale représente 10% des emplois salariés en France

L'économie sociale représente 9,9% de l'ensemble des salariés en France en 2008. Un poids économique conséquent pour des coopératives, mutuelles, associations et fondations qui interviennent principalement dans l'action sociale, la banque, l'assurance, l'enseignement, la santé et l'agroalimentaire.

Le poids de l'économie sociale est loin d'être négligeable. D'après la dernière étude de l'Insee sur le sujet, "Le tiers secteur, un acteur économique important", publiée le 29 mars 2011, cette économie représente 9,9% de l'ensemble des salariés en France en 2008. Dans une précédente note, datant de février 2009, l'Insee avait déjà relevé l'importance de ce secteur, qui employait déjà, en 2006, 9,8% des salariés français, soit un emploi sur dix. L'économie sociale regroupe des coopératives, des mutuelles, des associations et des fondations. Des structures qui ont toutes en commun "quelques grands principes comme la gestion démocratique, qui attribue une voix à chaque personne, et non pas à chaque action, la recherche d'un projet collectif ou encore le refus d'une appropriation individuelle des excédents", explique l'Insee dans sa note. On y côtoie aussi bien de multiples petites unités que quelques grosses entreprises, dont l'effectif dépasse les 5.000 salariés tous établissements confondus (Caisse d'Epargne d'Ile-de-France, Macif, Maif, Croix-rouge française, Association des paralysés de France ou Association nationale pour la formation professionnelle des adultes). Parmi les domaines d'activités dans lesquels ces structures travaillent principalement : l'action sociale autour des personnes âgées ou handicapées, l'enseignement, l'hospitalisation, la banque et les assurances, mais aussi l'agroalimentaire, le commerce de gros et une partie du bâtiment. "La filière agroalimentaire est un des points forts de l'économie sociale par l'intermédiaire de coopératives qui fournissent matériel, semences et animaux aux paysans", précise la note. La filière regroupe ainsi 65.000 emplois salariés en 2008 dans les coopératives et 3.000 dans les associations. Côté action sociale, les associations occupent une place importante. Elles regroupent, avec quelques fondations et mutuelles, 69% de l'emploi salarié de ce domaine d'activité, principalement dans le cadre de l'aide à domicile. L'économie sociale est également présente dans les assurances (46% des emplois). L'enseignement (21% des emplois) et la santé (11%) sont deux autres champs majeurs de cette économie. A l'inverse, comme le précise l'Insee, "l'économie sociale est peu active dans l'industrie, malgré l'existence des sociétés coopératives de production (Scop), des structures qui sont gérées par leurs salariés tout en admettant des apports de capitaux extérieurs".

"De forts particularismes locaux"

En matière de répartition géographique, il y a "de forts particularismes locaux", détaille l'Insee. L'économie sociale pèse ainsi de 15 à 25% de l'emploi salarié dans le sud du Massif central (Lozère, Haute-Loire, Lot, Aveyron, Tarn, Cantal, Creuse), pour l'essentiel dans des associations. Autres zones géographiques denses en matière d'économie sociale : les départements bretons et le Maine-et-Loire, grâce à la coopération agricole, et la Champagne, le Languedoc-Roussillon et l'Alsace, où des coopératives sont implantées pour la vinification. A l'inverse, certaines zones géographiques en sont dépourvues. En Ile-de-France, l'économie sociale représente seulement 5 à 10% de l'emploi salarié. Même chose pour le quart Nord-Est. "Cette géographie de l'économie sociale tient d'abord à ce qu'elle développe des activités au service des populations locales : action sociale, enseignement et hôpitaux. Davantage tournée vers l'industrie, la France septentrionale accorde donc peu de place aux coopératives, mutuelles, associations et aux fondations", explique l'Insee, qui insiste toutefois sur le caractère essentiel de cette économie dans certaines zones d'emploi, comme celle de Vire (Calvados-Manche), de Berck (Pas-de-Calais) ou de Bergerac (Dordogne) où des coopératives, associations et fondations sont les premiers employeurs locaux.
Le gouvernement semble avoir saisi l'importance de cette économie. Dans le cadre du grand emprunt, 100 millions d'euros lui sont réservés, à travers des appels à projets gérés par la Caisse des Dépôts, pour aider au développement de plus de 2.000 entreprises, créer ou consolider plus de 60.000 emplois et faciliter l'accès de ces entreprises à des financements de marché (épargne solidaire) ou bancaires.

 

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