Les Jeux olympiques ont fait exploser le nombre des infractions liées aux stupéfiants dans les transports en commun
Plus 53%. Telle est l'augmentation du nombre de mis en cause enregistrés pour usage ou trafic de stupéfiants dans les transports en commun en 2024, portée principalement par la hausse des mis en cause pour usage en Île-de-France (+86%). Un résultat que le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) explique en partie par la présence renforcée des forces de sécurité intérieure pendant les Jeux olympiques et paralympiques entre juin et septembre. En dehors de cette période, le nombre de mis en cause pour usage ou trafic de stupéfiants a néanmoins progressé de 27%.
Autres hausses constatées, celle du nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées, lesquelles progressent dans les transports en commun au même rythme que dans les autres lieux (+7%), toujours "dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie", explique le SSMSI. Et celle du nombre de personnes dépositaires de l'autorité publique victimes d'outrages et violences enregistrées (+6%).
Le reste des infractions usuellement constatées dans les transports en commun est à la baisse. C'est singulièrement le cas du nombre de victimes de vols avec (-17%) ou sans (-9%) violence – ces derniers constituant "le mode opératoire le plus caractéristique des transports en commun" –, "le plus bas enregistré depuis 2016". Il en va de même des escroqueries et fraudes aux moyens de paiement (-7%).
Par ailleurs, les constats habituels se vérifient :
- la délinquance dans les transports en commun reste logiquement avant tout un phénomène urbain (les 22 métropoles, représentant 29% de la population, enregistrent, en 2024, 80% des victimes de vols, violences, escroqueries et fraudes aux moyens de paiement), et particulièrement francilien (la métropole du Grand Paris, qui représente 10% de la population, et enregistre à elle seule plus de la moitié) ;
- les mis en cause étrangers (80% des auteurs enregistrés de vols sans violence, contre 26% dans les autres lieux) et mineurs (près de la moitié des auteurs de vols violents enregistrés, un tiers hors transports en commun) y sont surreprésentés.
Le SSMSI observe par ailleurs qu'entre 2016 et 2024, les métropoles de Montpellier (-65%) et de Nice (-46%) ont enregistré les baisses les plus importantes du nombre de victimes enregistrées dans les transports en commun. À l'inverse, la métropole de Strasbourg enregistre, elle, une hausse de 27%.