Les prévisions d’emploi des cadres en berne affectent les jeunes diplômés

Les intentions de recrutement de cadres au quatrième trimestre diminuent parmi les grandes entreprises et celles de taille intermédiaire. La confiance dans les carnets de commandes s’érode parmi les TPE et PME, et les jeunes diplômés s’insèrent plus difficilement sur le marché du travail. 

Malgré une croissance économique qui résiste – avec une hausse de 0,5% au troisième trimestre – et un taux de chômage stable (lire notre article du 28 octobre), les incertitudes économiques pèsent sur les prévisions en matière d’emploi des cadres et par ricochet sur les jeunes diplômés.

Dans son baromètre publié ce mardi 4 novembre, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) constate une petite baisse des intentions de recrutement chez les employeurs, concentrée sur les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises. En septembre 2025, 43% d’entre elles prévoient de recruter au moins un cadre, soit un recul de deux points par rapport à juin 2025 et de sept points en un an. Si la part des TPE et PME recruteuses n’a pas autant flanché, elles sont moins nombreuses – respectivement 61% et 68 % – à rester confiantes dans l’évolution de leurs carnets de commandes depuis cet automne. 

Un taux d’emploi des jeunes diplômés en baisse

Cette évolution du climat économique affecte en particulier les recrutements de cadres débutants. Après avoir baissé de 19% en 2024, ils devraient à nouveau chuter de 16% cette année, selon l’Apec. "Ce recul tient en grande partie à la mauvaise orientation des services à forte valeur ajoutée – notamment les activités informatiques, l’ingénierie-R&D, ainsi que les services juridiques, comptables et de conseil – qui constituent traditionnellement des viviers d’opportunités pour les jeunes diplômés", explique l’organisme. 

Affichant un taux d’emploi en CDI de 72% en juin 2024, la promotion 2023 affiche une insertion en baisse de deux points par rapport à celle de la promotion précédente, rapporte l’Apec qui se base sur les données d’Insersup. Les reculs dans les taux d’emploi sont particulièrement marqués parmi les diplômés en informatique et en sciences de gestion. 

Plus de 30 candidatures pour 57% des jeunes diplômés

Cette année, 84% des bac +5 diplômés en 2024 jugent que leur recherche d’emploi a été difficile, soit nettement plus que pour la promotion 2022 où 62% faisaient le même constat. En cause : le manque d’expérience professionnelle pour 79% des sondés et le manque d’offres d’emploi dans leur métier ou leur secteur d’activité pour 54%. 

La période de recherche d’emploi s’est de fait allongée, nécessitant 6 mois ou plus pour 38% d’entre eux, soit 20 points de plus que la promotion 2022. Pour 57% d’entre eux, il a fallu plus de 30 candidatures pour accéder à leur poste. Mais aussi faire des compromis en renonçant au télétravail, en acceptant autre chose qu’un CDI ou en baissant leurs prétentions salariales. Et près d’un quart qualifient désormais leur emploi actuel d’alimentaire, une proportion en hausse de 7 points. 

 

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