L’industrie agroalimentaire recrute
La Semaine nationale de l’emploi agroalimentaire se déroule du 3 au 7 novembre prochains à l’initiative de France Travail. Une nouvelle édition d’un événement qui fête son 5e anniversaire avec pour ambition de rapprocher les industriels du secteur des demandeurs d’emplois en quête de nouvelles opportunités.
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Du 3 au 7 novembre, les acteurs de l’emploi et les professionnels du secteur de l’agroalimentaire proposent près de 700 événements dans toute la France destinés à faire la promotion d’un secteur qui recrute. Aujourd’hui, expliquent les promoteurs de cet événement, près de 10.000 emplois sont à pourvoir dans l’industrie agroalimentaire. Un secteur clé de l’économie hexagonale qui emploie quelque 520.000 collaborateurs dans près de 21.000 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire ; avec cependant un poids plus marqué dans certaines régions telles que la Bretagne, rappelle Angélique Goodall, directrice de l’agence régionale de France Travail qui pilote la semaine nationale de l’emploi agroalimentaire : "Dans chaque secteur en tension, France Travail désigne une région leader." Un rôle assez naturellement dévolu à la Bretagne s’agissant du secteur agroalimentaire, dont les industriels produisent environ le tiers des produits transformés en France.
Tout l’enjeu du programme concocté par France Travail et ses partenaires, les industriels de l’agroalimentaire réunis au sein de l’Ania, l’Opco spécialisé Ocapiat, l’Apec, l’Apecita (association paritaire spécialisée dans l’emploi dans l’agroalimentaire et l’environnement) ou encore le réseau des Areas (associations régionales représentant les entreprises du secteur), consiste à "dépoussiérer les emplois de l’agroalimentaire", résume Angélique Goodall. En les distinguant, en premier lieu, de ceux du secteur de l’agriculture, même si les liens sont évidents. "Dans l’agroalimentaire, nous avons besoin de savoir-faire que l’on retrouve dans beaucoup de secteur de l’industrie : tout l’enjeu de cette semaine nationale c’est de resserrer la focale sur ce secteur et ses particularités."
"Des efforts ont été faits en direction des jeunes"
D’une manière générale, l’agroalimentaire souffre d’une image "trop archaïque", estime la directrice régionale de France Travail en Bretagne, "avec des a priori sur le fonctionnement des chaines de production". Il est donc essentiel, ajoute-t-elle "de parler de l’évolution de ces emplois qui nécessitent de plus en plus des compétences dans la manipulation d’appareils technologiques". Le second atout de l’agroalimentaire, explique-t-elle, "ce sont les conditions de travail qui ont beaucoup changé avec un secteur qui a travaillé sur la notion de pénibilité, de routine". Enfin, ces métiers se sont largement ouverts à la féminisation, reconnaît Angélique Goodall, dans des entreprises qui ont pris l’habitude "d’aller chercher des profils vers lesquels elles n’allaient pas spontanément auparavant". Dans le même élan, "des efforts ont été faits en direction des jeunes à travers la promotion de l’apprentissage et le monde industriel dans son ensemble a profité de ces mesures pour accueillir davantage de jeunes". Sans pour autant fermer la porte aux profils en reconversion et notamment aux seniors, constate la représentante de France Travail qui cite volontiers le cas de la région Bretagne où le faible taux de chômage amène les entreprises "à rechercher d’autres profils".
Passer d’une logique de sélection à une logique de séduction
Ce basculement, explique-t-elle, c’est également celui d’une meilleure prise en compte du concept de la marque employeur : vis-à-vis des jeunes, notamment, "il faut que les entreprises passent d’une logique de sélection à une logique de séduction". En mettant en avant des valeurs qui les distinguent. "Le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble s’y attache, à travers la promotion de la fierté de produire français !"
S’agissant des besoins de recrutement, si le secteur connaît une légère baisse (10.000 recrutements attendus), celle-ci intervient après deux années "particulièrement vivaces". "En 2025, nous revenons au niveau qui était celui d’avant-Covid qui était déjà assez remarquable pour le secteur de l’agroalimentaire."