Quand l’IGN cartographie le risque d’inondation en France
Publiée ce 9 septembre, l’édition 2025 de l’"Atlas de l’anthropocène" de l’IGN est entièrement dédiée au risque d’inondation, premier risque naturel en France par l'ampleur des dommages occasionnés et le nombre de communes concernées. Illustré par de nombreuses cartes et infographies, le document est composé de quatre parties consacrées à l’intégration de la culture du risque, à la mise en oeuvre de nouvelles pratiques d’aménagement, à l’accompagnement des populations et à la gestion des conséquences sur les infrastructures en période de crise, ainsi qu'au développement des coopérations entre acteurs publics et privés face aux défis climatiques.
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"Dans un contexte de dérèglement climatique où les inondations se multiplient et s'intensifient, la cartographie et la donnée géographique sont des alliés de taille pour accompagner les pouvoirs publics dans la compréhension, l’anticipation et la gestion de ce risque grandissant", affirme l’IGN à l’occasion de la publication ce 9 septembre de l’édition 2025 de son "Atlas de l’anthropocène" consacrée au risque inondation. Alors que plus de 30.000 communes ont été touchées par au moins un épisode depuis 1982, l’organisme entend mettre en lumière les travaux menés pour mieux prendre en compte, anticiper et s’adapter à ce risque naturel amplifié par le réchauffement climatique. À travers quatre chapitres – inondation et risque, inondation et aménagement du territoire, inondation et crise, inondation et coopération –, le document de 90 pages illustre la manière dont les données et les nouvelles technologies contribuent à cerner le risque inondation, éclairer la gestion des cours d’eau, repenser les espaces et le rôle des solutions naturelles, ou encore gérer les conséquences des inondations sur les populations et les infrastructures. L’Atlas montre aussi comment les différents acteurs publics et privés peuvent travailler ensemble pour se préparer à une trajectoire de réchauffement de 4°C, comme le prévoit le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3).
Radioscopie du risque
Premier risque naturel en France, avec un quart de la population exposée et un tiers des emplois susceptibles d’être impactés, les inondations ont différentes origines – ruissellement pluvial, débordement de fleuve, submersion marine et remontée de nappes phréatiques – qui peuvent se conjuguer et s’aggraver entre elles. Ces phénomènes sont décrits dans un cahier à vocation pédagogique – "Radioscopie du risque inondation" – qui reprend les fondamentaux géographiques et climatiques pour mieux les comprendre.
De nombreux projets, portés par l’Institut et ses partenaires, y sont présentés, du LiDAR HD, offrant une cartographie en 3D du territoire, au futur Jumeau numérique de la France et de ses territoires, qui permettra des simulations multithématiques de l’impact d’une crue ou d’un aménagement, sans oublier le partenariat avec le service Vigicrues pour lequel l’IGN réalise des prises de vue aériennes d’urgence lors de certaines inondations, afin de cartographier avec exactitude leur emprise réelle et améliorer les modélisations. Selon une carte montrant l'exposition des populations au risque d'inondations, le pourtour méditerranéen et le Val de Loire font partie des territoires les plus risqués au regard du nombre d'habitants.
La France présentée comme une "hydrocratie"
L’Atlas présente aussi de nombreuses cartes et infographies exclusives offrant de nouveaux points de vue sur le risque inondation. C’est le cas, par exemple, d’une carte de France revisitée par le cartographe indépendant Perrin Remonté qui met les bassins versants au cœur de son organisation. L’auteur imagine que la France pourrait alors devenir une "hydrocratie", autrement dit un État dont la puissance réside dans la maîtrise de l’eau. Une autre carte réalisée avec la technique du cyanotype* par Tram-Anh Vo, graphiste et illustratrice, et Gabriel Barrès, géographe, met, elle, en évidence le risque de submersion marine d'une commune du Finistère à l'horizon 2100.
* Procédé photographique monochrome négatif ancien nécessitant d’immerger dans l’eau une feuille de papier traitée au préalable avec un mélange photosensible.
