Quand un EPCI se mobilise pour l'éducation artistique et culturelle des jeunes (62)

Après 10 ans de contractualisation avec l’Etat, le Calaisis a repris à son compte, en 2011, un dispositif d’accès à la culture pour les jeunes et l’a même élargi. Les élus intercommunaux veulent faire du Jardin des Arts un des leviers de la cohésion sociale.

La communauté d’agglomération Cap Calaisis (Pas-de-Calais, 5 communes, 98.000 habitants), a pris la compétence de l’éducation artistique et culturelle dès sa création en 2011. Elle a inscrit sa politique à l’égard de la jeunesse dans le cadre d’une véritable politique culturelle. Elle soutient l’accès à la culture des plus jeunes mis en œuvre dans les établissements scolaires du territoire "Le Jardin des Arts est né d’une conviction que j’ai exprimée sous forme de boutade, se souvient Philippe Blet, le président de la communauté d’agglomération. En 2011, lors de la fin du conventionnement avec l’Etat, j’ai dit que la terre pourrait s’arrêter de tourner, je continuerais à financer l’éducation artistique." Retour sur la mise en œuvre de cette volonté.

D’abord, une offre structurée avec le soutien de l’Etat

Lors de sa création, la communauté d’agglomération Cap Calaisis reprend le contrat local d’éducation artistique (Clea) qu’avaient signé la ville de Calais et l’Etat dès 1998. "Nous avons la conviction que le premier frein à l’accès à la culture et à l’art n’est pas financier, mais socioculturel, souligne le président de Cap Calaisis. Grâce à l’éducation artistique, les jeunes passent la porte des lieux culturels en étant accompagnés par des artistes, ce qui rend ces lieux plus accessibles à leurs yeux."
Dans le Calaisis, le Clea signé en 2005 a pris la forme d’un dispositif interdisciplinaire doté d’une offre de musique, de danse, de théâtre et d’arts plastiques. Cette offre, proposée aux enseignants, est multiniveaux, de la maternelle au bac, et s’adresse aux cinq communes de l’agglomération. Le budget annuel, de 90.000 euros par an, est financé pour moitié par l’agglomération et pour moitié par l’Etat, au titre des ministères de l’Education nationale et de la Culture.

Animation et coordination : facteurs de réussite… et enjeu financier

L’animation et la coordination sont des leviers essentiels pour la réussite d’un tel dispositif. Dans cet esprit, l’Education nationale met à disposition un enseignant coordonnateur à raison de 12 heures par semaine. De son côté, l’agglomération recrute un coordonnateur intercommunal à plein temps. En 2008, l’Etat reconduit le dispositif à l’identique pour trois ans (45.000 euros par an, et mise à disposition d’un enseignant coordonnateur), en précisant qu’il n’y aura pas de reconduction ultérieure. Déjà, les élus communautaires augmentent leur financement de 20.000 euros par an, portant le budget à 110.000 euros annuel.

L’agglomération prend le relais et recrute

En 2011, à la fin du conventionnement avec l’Etat, le bilan quantitatif et qualitatif du Clea est présenté aux élus. Ces derniers décident à l’unanimité de maintenir et même de renforcer le dispositif, rebaptisé, "le Jardin des Arts". Chaque année, le Jardin des Arts travaille avec une trentaine d’établissements, ce qui permet à près de 3.000 enfants de bénéficier de la démarche. Avec à la clé des résultats visibles. "Bon nombre de nos jeunes s’inscrivent dans les lieux culturels et y amènent leurs parents, se félicite l’élu. Les retours des éducateurs et des enseignants sont aussi très bons : ils y voient un levier pour fédérer la classe autour d’un projet."

L’EPCI octroie des moyens supplémentaires. Le budget qui était de 110.000 euros par an passe à 200.000 euros, sans subvention de l’Etat qui continue toutefois à participer en accordant du temps de disponibilité d’enseignants et des conseillers pédagogiques. L’enseignant coordonnateur en revanche n’est pas reconduit dans ses fonctions. La communauté d’agglomération maintient le poste de coordonnateur intercommunal et recrute deux assistants de médiation culturelle, travaillant chacun 20 heures par semaine.

Le Jardin des Arts a su gagner en crédibilité à la fois auprès de l’Education nationale et de la sphère culturelle. Avec une fréquentation en hausse, le dispositif est un succès que les élus entendent pérenniser.
(Voir ci-contre notre article "Dans le Calaisis, le Jardin des Arts réussit le pari de la rencontre entre culture et école")

Cécile Perrin pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté d'agglomération Cap Calaisis

Nombre d'habitants :

98000

Nombre de communes :

5
76, boulevard Gambetta - B.P. 21
62101 Calais cedex
contact@capcalaisis.fr

Philippe Blet

Président

Stephen Touron

Directeur de l'école d'art

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