Ramassage hippomobile des ordures dans le Domaine national de Saint-Cloud

Depuis 2003, la collecte des déchets dans le parc de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) est réalisée par des salariés en insertion accompagnant un attelage constitué de deux chevaux de trait. Une initiative qui, pour l'administrateur du domaine, est parfaitement reproductible, notamment partout où existent de vastes espaces verts.

L'initiative de la collecte hippomobile dans les 450 hectares du parc de Saint-Cloud correspond à la mise en place du plan vigie-pirate. Pour prévenir tout acte terroriste, les poubelles mises à la disposition du public ont été supprimées mais n'ont pas été remplacées par des poubelles en plastique transparentes, trop fragiles pour être installées en forêt. Gilles Bonnevialle, l'administrateur du domaine, envisage de faire effectuer un ramassage manuel par la société titulaire du marché de nettoyage mais cette prestation multiplie par trois le budget initial !
Il eut alors l'idée de s'adresser à l'association Espaces qui, depuis 1998, a la charge du bûcheronnage dans le domaine. Cette association d'insertion, férue d'écologie urbaine, a introduit le débardage à cheval afin de sortir les troncs d'arbres de la forêt sans abîmer les sols. Elle accepte d'élargir ses prestations à la collecte des déchets sans que cela n'augmente le budget de l'administrateur.

Des éco-cantonniers en insertion

Le ramassage des détritus dans le parc est effectué trois fois par semaine en été et deux fois en hiver, par une équipe de trois personnes. Le palefrenier, qui conduit les chevaux et deux éco-cantonniers qui ramassent les sacs poubelles et les détritus. "La charrette de ramassage passe partout, s'enthousiasme Gilles Bonnevialle, les chemins forestiers ont été faits pour elle dans les siècles passés. Grâce à ce mode de collecte, le parc est propre et nous remplissons notre mission de service public. Nous rendons également le parc plus attractif car de nombreuses personnes viennent voir les chevaux. Il faut ajouter à cela l'insertion des personnes en difficulté, rendue possible par l'association Espaces, à laquelle nous contribuons. Enfin n'oublions pas que les éco-cantonniers trient les déchets à la source, en séparant le verre et les papiers des autres déchets. C'est un vrai service sur mesure, je n'y vois que des avantages."

Réintroduire le cheval en ville

Yann Fradin, directeur de l'association Espaces, insiste également sur la nécessité de réintroduire les chevaux en ville : "Les camions de ramassage d'ordures auraient créé une nuisance pour les usagers du parc, l'introduction des chevaux crée au contraire une animation. Dans toutes les capitales du monde, il y a des chevaux dans la ville, Paris fait exception. Mis à part la Garde républicaine, il n'y a plus de chevaux, même les calèches pour touristes ont été remplacées par des cars. Les chevaux pourtant sont nécessaires dans le cadre d'une ville durable, ils doivent faire partie de l'écosystème urbain."
Plusieurs élus des Hauts-de-Seine s'intéressent au modèle développé par l'association. Issy-les-Moulineaux va adopter l'hippomobile pour l'arrosage des plates-bandes. Clamart y réfléchit. Le cheval comme moyen de pacifier la ville est en train de faire recette jusque dans les villes les plus denses. Le développement, ces dernières années, constaté par la Commission nationale des chevaux territoriaux en témoigne.

 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Association Espaces

37 route de Vaugirard
92190 Meudon

Yann Fradin

Domaine national de Saint-Cloud

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