Reconduite dans sa mission de service universel postal, La Poste prévoit d'augmenter ses tarifs de 7,4% l'an prochain
La Poste a été reconduite pour dix ans dans sa mission de service universel postal. Une mission en déficit chronique du fait de la baisse du courrier. Le groupe, qui attend toujours un nouveau dirigeant, prévoit d'augmenter ses tarifs de timbres de 7,4% à partir de janvier 2026.

© Road Red Runner - stock.adobe.com
Le mandat du groupe La Poste pour assurer le service universel postal vient d’être reconduit pour dix ans par un décret publié au Journal officiel, le 26 juillet. Ce nouveau mandat démarrera au 1er janvier 2026. La Poste avait été désignée en 2011 pour assumer cette mission pour une durée de quinze ans, le mandat actuel se terminant au 31 décembre 2025. "Ce renouvellement témoigne de la capacité unique de La Poste à garantir, dans la durée, le meilleur accès aux services postaux pour tous les citoyens", se félicite le groupe, dans un communiqué, rappelant que le service postal universel consiste à assurer "la collecte et la distribution du courrier et des colis 6 jours sur 7 en tout point du territoire et de manière égale pour tous les citoyens". Il fait partie des quatre missions de service public de La Poste, avec l’aménagement et le développement du territoire (et le maintien d'un réseau de 17.000 points de contacts), l’accessibilité bancaire et le transport et la distribution de la presse. Mais ces missions sont largement déficitaires et ne sont que partiellement compensées par l'État. Le service universel postal accuse un déficit chronique du fait de l’attrition du courrier. Cette branche "ne représente plus que 15% du chiffre d'affaires du groupe (34 milliards d'euros en 2023, ndlr), contre près de 50% en 2010", soulignait la Cour des comptes dans un référé au mois de février. D’ailleurs, le groupe a annoncé le même jour qu’elle procéderait au 1er janvier à des "ajustements tarifaires". Les tarifs des courriers et colis "augmenteront en moyenne de 7,4 % au 1er janvier 2026".
"Une nouvelle stratégie à redéfinir"
Le tarif de la lettre verte pour les envois du quotidien passera d’1,39 à 1,52 euro, celui de la lettre services plus (avec notification de suivi) passera de 3,15 à 3,47 euros et celui de la e-lettre rouge (pour les envois urgents délivrés le lendemain), de 1,49 à 1,60 euros. Enfin, la lettre recommandée de 20 g passera de 5,74 à 6,11 euros et la lettre internationale jusqu’à 20 g de 2,10 à 2,25 euros.
Mais ces ajustements n’auront pas d’effets sur le budget des ménages, veut rassurer La Poste, en forme d’argutie, puisque "compte tenu de la baisse d’envois de courriers, cette dépense en produits postaux devrait s’afficher en diminution de 6% en 2026". L’année dernière, ces tarifs avaient déjà augmenté en moyenne de 6,8%.
Dans son référé, la Cour des comptes appelait à "une nouvelle stratégie à redéfinir avec une gouvernance renforcée". Pour l'heure, le groupe reste en attente de la nomination d'un dirigeant. Le PDG sortant, Philippe Wahl, assure la présidence par interim du conseil d'administration.
Référence : décret n° 2025-700 du 25 juillet 2025 relatif à la durée de désignation du prestataire du service universel postal, JO du 26 juillet 2025. |