Saint-Quentin-en-Yvelines met au vert les produits d'entretien

Dans le cadre de l'Agenda 21, les élus de la communauté d'agglomération ont demandé à leurs services généraux de tester des produits d'entretien respectueux de l'environnement. De fil en aiguille, c'est l'ensemble du territoire qui s'est engagé dans cette démarche.

La communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines est engagée depuis le début des années 2000 dans une démarche d'Agenda 21. Les élus et le président lui-même, Robert Cadalbert, sont très soucieux de l'application concrète des principes du développement durable. Ils ont demandé aux services généraux de l'administration locale d'étudier la question d'une gestion plus respectueuse de l'environnement, la collectivité donnant l'exemple. Philippe Blot, directeur des services généraux, a donc sensibilisé ses collègues en examinant les manières de réduire le gaspillage des fournitures de bureau et la consommation de papier. C'était relativement simple. Mais quand s'est posée la question de savoir si l'on pouvait utiliser des produits de ménage moins polluants, sans perte d'efficacité, une question s'est posée : comment connaître et maîtriser les conséquences de l'utilisation des produits sur l'environnement du territoire ? Comment être certain que la chimie dite "verte" est vraiment moins polluante et aussi efficace que la chimie traditionnelle pétrolière ? Les responsables techniques étaient sceptiques, a priori. Les services généraux ont demandé conseil à un cabinet spécialisé sur la propreté, CITP, qui participe pour l'Afnor (Association française de normalisation) à la rédaction de nouvelles normes en matière d'hygiène et de propreté.
Pour mener une expérimentation valable, il fallait l'étendre au-delà des seuls services internes de la communauté. Philippe Blot a pris contact avec les entreprises de nettoyage du territoire. Ces PME qui n'ont pas vraiment de services de recherche avaient bien sûr déjà parlé du sujet avec leurs différents clients, et notamment du coût, car les produits verts sont réputés un peu plus chers que les produits traditionnels.
Au même moment, le conseil de développement de la communauté s'est lui-même saisi de cette question. De fil en aiguilles, les services de la communauté ont abordé la question avec les services techniques et les élus des sept communes et un partenariat a été signé avec le lycée de Trappes qui prépare au bac professionnel Hygiène et propreté, très intéressé pour participer à cette recherche.
Cette mobilisation a donné lieu en mai 2007 à l'organisation d'un séminaire sur le thème "L'utilisation des produits verts... quel avenir ?" auquel ont participé 200 personnes, des fabricants de produits verts, des agents de collectivités territoriales et de la communauté d'agglomération, du conseil général voisin de Seine-Saint-Denis, de la ville d'Angers, les lycéens de Trappes ainsi que des entreprises de propreté de Saint-Quentin-en-Yvelines. L'objectif était de donner toutes les informations possibles  sur la composition des produits, les labels, la législation, etc.

Les grands progrès se font par petites étapes.

Devant le succès de la réunion, Robert Cadalbert a demandé à Philippe Blot de lancer des sites expérimentaux, pour tester différents produits, d'en faire un suivi statistique et une évaluation périodique sur leur efficacité et leur tolérance. Les agents territoriaux ont été formés aux relevés statistiques et ont reçu un manuel d'utilisation de ces produits. Quant aux critères d'évaluation, ils ont été élaborés avec les fabricants retenus pour l'expérimentation dans le cadre d'un marché à bons de commande (selon l'article 72 du Code des marchés publics).
"Les élus, et c'est important, dit Philippe Blot, ont accepté de payer les produits un peu plus cher." Après trois mois d'expérience les tests sont tous concluants. On peut donc supposer que dans quelques mois, l'ensemble des administrations de la communauté ainsi que les entreprises locales de nettoyage seront passées à la chimie "verte", ce qui signifie qu'ils auront convaincu leurs différents décideurs et clients d'assumer un coût légèrement supérieur pour que la pollution par les détergents et autres produits chimiques agressifs soit mieux maîtrisée sur le territoire. Les grands progrès se font par petites étapes.

 

Jean-Luc Varin, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines

Nombre d'habitants :

150000

Nombre de communes :

7
2 av des Quatre pavés du Roy
78000 Saint Quentin

Robert Cadalbert

Président, Conseiller régional d'Île-de-France

Philippe Blot Blot

Directeur des services généraux

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