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Service national universel : 18.000 jeunes démarrent le 21 juin dans tous les départements

Lancé en 2019, mais compromis par la crise sanitaire en 2020, le Service national universel (SNU) démarre cette année le lundi 21 juin dans tous les départements pour 18.000 jeunes volontaires de 15 à 17 ans et devrait devenir obligatoire à "l'horizon de 3-4 ans". 

Le gouvernement espérait recruter 25.000 jeunes en 2021 ; ils seront finalement 18.000 reçus au terme de la campagne de recrutement lancée le 11 janvier dernier (voir notre article). Le Service national universel (SNU), promesse de campagne du président Emmanuel Macron, va démarrer lundi 21 juin 2021, sous protocole sanitaire, pour ces 18.000 jeunes volontaires, avant de devenir obligatoire "à l'horizon de 3-4 ans", estime le cabinet de Sarah El Haïry, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Education nationale, chargée de la jeunesse et de l'engagement.

"Le jeune de Sarcelles va pouvoir croiser le jeune de Quimper"

Destiné aux jeunes, âgés de 15 à 17 ans (plus précisément nés entre le 2 juillet 2003 et le 20 avril 2006), le SNU a été instauré pour créer un "temps de rencontre de toutes les jeunesses françaises pour faire République" afin de leur "permettre d'ouvrir leurs horizons", résume l'entourage de Sarah El Haïry. "Le jeune de Sarcelles va pouvoir croiser le jeune de Quimper", chaque engagé étant envoyé dans un autre département que son lieu d'habitation, grâce au déploiement de 1.200 bus à travers la France.  

Entièrement pris en charge par l'Etat, "pour un coût moyen de 2.200 euros par jeune", le financement du dispositif a toutefois fait l'objet d'interrogations. Le budget a fait "plus que doubler entre le PLF 2020 et le PLF 2021, passant de 29,83 millions d'euros à 62,25 millions d'euros, alors que le nombre de jeunes potentiellement accueillis reste stable", avait relevé le rapporteur et sénateur Jacques-Bernard Magner (Puy-de-Dôme) dans un avis déposé fin 2020. 

Concrètement, le SNU se déroule en trois phases. Phase 1 : pendant quinze jours, les jeunes participent d'abord à un "séjour de cohésion", moment de vie collective en dehors, donc, de leur département d'origine. Ce séjour, annulé l'an passé en raison de la crise sanitaire, va démarrer lundi et se déroulera jusqu'au 2 juillet. Les18.000 jeunes volontaires seront accueillis dans 143 centres et supervisés par 3.000 encadrants ; le taux d'encadrement étant fixé à 1 adulte pour 6 jeunes. Les journées débuteront avec la "levée des couleurs" puis les jeunes, qui auront tous reçus "une tenue plus qu'un uniforme", participeront à des activités liées à différentes thématiques : sport, culture, citoyenneté, services publics, engagement, défense et développement durable. Ce séjour vise notamment à transmettre un "socle républicain" aux participants et à renforcer la "cohésion nationale", en s'appuyant sur l'expérience de "mixité sociale et territoriale".

Les maires invités à proposer une mission d'intérêt général

En raison du contexte sanitaire, il est recommandé aux jeunes de réaliser un test PCR avant le séjour mais ce dernier n'est pas obligatoire. Les jauges dans les centres ont été réduites. Des autotests seront à disposition des jeunes et le port du masque sera obligatoire, sauf pour certaines activités, notamment sportives (c'est en tout cas ce qui était dit avant l'annonce de Jean Castex ce 16 juin concernant le port du masque en extérieur).

Après le séjour de cohésion, les jeunes doivent participer, dans l'année qui suit, à une mission d'intérêt général de 84 heures en s'engageant auprès d'une association, d'une collectivité, d'un organisme public ou d'un corps en uniforme. C'est la phase 2 du SNU. Celle-ci peut être réalisée sur une période courte ou répartie sur plusieurs mois. "La ministre va écrire prochainement à l'ensemble des maires pour leur suggérer d'offrir aux jeunes en SNU une mission d'intérêt général", précise le cabinet, ajoutant que cela leur permettrait "de penser leur aménagement du territoire". Et soulignant que les associations seront bien partenaires de cette étape, citant la Fédération Léo Lagrange, l'UCPA, l'UFCV et la Ligue de l'enseignement notamment.

Enfin, et s'ils le souhaitent, et c'est la phase 3, les jeunes peuvent poursuivre l'expérience avec une période d'engagement de trois mois minimum.

Lancé en 2019, le SNU avait été expérimenté cette année là par 2.000 jeunes dans 13 départements et devait, l'an passé, être élargi à tous les départements et s'adresser à 30.000 jeunes. Crise sanitaire oblige, les 5.000 jeunes inscrits n'ont pu en accomplir qu'une partie.

 

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