Toulouse convertit sa régie agricole au bio

Après avoir introduit le "bio" dans les cantines scolaires, la ville de Toulouse montre l’exemple et convertit sa régie municipale agricole à l’agriculture biologique : d’abord les céréales, puis bientôt le maraîchage pour fournir en direct ses cantines.

Il y a 25 ans, Toulouse (440.000 habitants), qui comme beaucoup de grandes villes était dans une logique d’extension urbaine, entreprit de constituer une réserve foncière et devint propriétaire de 1.000 hectares de terres agricoles, devenant de ce fait premier exploitant agricole de Haute-Garonne. Plutôt que de geler ces terres, une régie municipale agricole fut créée en 1975 : cela permettait d’une part de ne pas licencier les ouvriers agricoles qui les travaillent, d’autre part de préserver les paysages. Au fur et à mesure des opportunités de construction, le domaine municipal s’est réduit, mais il compte encore à l’heure actuelle près de 300 hectares, dont 26 hectares de vignes.

Une volonté politique de favoriser l’agriculture biologique


Aujourd’hui les mentalités ont évolué. Les terres agricoles voisines des grandes agglomérations ne sont plus considérées comme des terres en réserve, mais comme un atout paysager à valoriser. À Toulouse, s’ajoute une volonté politique de favoriser l’agriculture biologique. Elisabeth Belaubre, adjointe à l’environnement, la santé et la restauration, explique que la ville dispose pour cela de plusieurs leviers : "Nous servons 27.000 repas par jour dans les cantines scolaires, cela veut dire 4 tonnes de viande et de légumes par jour ! En introduisant le bio dans les cantines, nous créons des débouchés pour ces produits et soutenons la reconversion des agriculteurs. C’est la même démarche qui a conduit la ville à valoriser l’agriculture périurbaine et à convertir sa régie agricole au bio."

Une reconversion appuyée par la formation des agents de la régie


La conversion, qui doit durer trois ans, a commencé en 2009. Elle est accompagnée par la Fédération régionale d’agriculture biologique, qui a pris en charge la formation des employés de la régie à de nouvelles techniques. Dans un premier temps l’abandon des produits chimiques a concerné les cultures céréalières : blé, soja, sorgho… Restaient les vignes. En 2010, les études portant sur la conversion du vignoble ont été finalisées, et la municipalité a fait savoir qu’elle souhaitait, là aussi, obtenir le label AB (agriculture biologique). Pour aller plus loin dans sa démarche, la ville de Toulouse envisage maintenant de développer le maraîchage toulousain, et de mettre en place des circuits courts.

Au-delà de la ville et de sa régie, à l’échelle de la communauté urbaine, et même du Scot et de l’inter-Scot, la volonté de valoriser l’économie agricole est de plus en plus clairement affirmée.

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net
 

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Pierette BERNHARDT

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