Un an après les Jeux, un bilan "morose" pour les grands acteurs du tourisme

Loin des promesses post-olympiques, l'Observatoire économique du tourisme tire un bilan très mitigé de l'été 2025 pour les hôtels, résidences de tourisme et villages vacances. Certains territoires s'en tirent toutefois mieux que d'autres, à commencer par la montagne.

"L'été 2025 a été globalement morose." Dès la première phrase de son bilan portant sur la période du 1er juillet au 24 août, l'Observatoire économique du tourisme – émanation de l'Alliance France tourisme qui rassemble les grandes entreprises du secteur – annonce la couleur. D'après les données recueillies, les chiffres d'affaires des hôtels, résidences de tourisme et villages de vacances ont reculé de 9,2% à l'échelle nationale, alors que les agences de voyage voyaient leur volume d'affaires se contracter de 6,6%.

Un an après les Jeux olympiques, les acteurs français du tourisme attendaient un "effet JO" – souvent constaté dans les pays hôtes durant les années suivant l'évènement. Force est de constater que cet effet n'a pas été au rendez-vous. Côté hébergements, pointe l'observatoire, Paris et l'Île-de-France ne font pas mieux qu'avant les Jeux. Quant aux grandes métropoles, elles souffrent de la comparaison avec l'été 2024 : -10% à Lyon, -6% à Marseille, -27% à Lille.

Loin des villes où ont eu lieu les épreuves olympiques l'an passé, l'activité touristique de 2025 a toutefois été plus soutenue. C'est le cas notamment des littoraux (+5,1% de revenu par chambre disponible), de la montagne (+7,6%) et plus généralement des régions hors Île-de-France (+2,2%). À l'échelle française, si les promesses post-olympiques ne sont pas au rendez-vous, le bilan est toutefois à la hausse par rapport à l'été 2023 : +5,6% de revenu par chambre disponible. Un autre constat s'impose après la saison estivale 2025 : si les Français sont bien partis en vacances (+1,2% de fréquentation par rapport à 2024), ils se sont serré la ceinture sur les dépenses journalières.

Les littoraux du sud et la montagne en tête

En termes de taux d'occupation, les littoraux s'en sortent donc bien, mais certains mieux que d'autres. On enregistre ainsi 88,3% d'occupation dans les établissements hôteliers et para-hôteliers du littoral de Méditerranée orientale – et cela même si le prix moyen de l'hébergement y est deux à trois fois supérieur qu'ailleurs – et 87,8% en Atlantique sud, mais seulement 77,7% en Bretagne et 77,4% en Corse. En montagne, les taux d'occupation oscillent entre 79,7% dans les Alpes du Nord, 78,2% dans les Pyrénées et 75,6% dans les Alpes du Sud. Hors montagnes et littoraux, les taux d'occupation s'étalent de 72,8% dans l'intérieur du sud-est à 66,1% dans les métropoles (hors littoral).

Dans un communiqué du 3 septembre, l'ANMSM (Association nationale des maires de stations de montagne) s'est félicitée que "dans un contexte estival nuancé, où certains secteurs d'activités ont pu connaître des difficultés, conséquence notamment de la baisse du pouvoir d'achat des ménages, la montagne tire une nouvelle fois son épingle du jeu". Son président, Jean-Luc Bloch, estime de son côté que les chiffres de taux d'occupation des hébergements touristiques en montagne, "en constante progression depuis six ans, installent de plus en plus la montagne comme premier choix de destination l'été [sic]". 

 

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