Une réserve biologique créée en Gironde sur un site ravagé par les incendies de 2022
Près de trois ans après les gigantesques incendies qui ont bouleversé le domaine départemental d'Hostens, en Gironde, une réserve biologique mixte a été inaugurée ce 12 mars sur une partie de ces 750 hectares situés en pleine forêt des Landes de Gascogne. "C'est un nouveau départ qui va permettre de faire renaître cet espace, parfois de façon très naturelle, parfois avec un peu d'intervention humaine", a indiqué lors d’une conférence de presse le président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze.
La réserve biologique d'Hostens et des lagunes du Gât Mort sera en effet composée de deux parties : une réserve biologique dirigée (RBD) sur 433 hectares, majoritairement constituée de landes humides et de lagunes, et une réserve biologique intégrale (RBI), espace "sous cloche" de 48 hectares consacré à la libre évolution des peuplements forestiers, sans intervention.
Le site, longtemps exploité pour l'extraction de lignite, appartient depuis 1973 au département de la Gironde, qui le cogère avec l'Office national des forêts (ONF). "Cet espace naturel, très précieux, va peut-être renaître avec des particularités qui seront différentes de ce qu'on a connu, et peut-être une lande telle qu'elle existait autrefois, avec beaucoup plus de tourbe et d'espèces endémiques", a souligné Jean-Luc Gleyze, citant le murin à oreilles échancrées (chauve-souris), la cistude (tortue), le héron pourpré, la fauvette pitchou ou encore le fadet des laîches (papillon). Des inventaires de biodiversité post-incendies entamés l'an dernier et réalisés jusqu'en 2027 permettront de "mieux comprendre les dynamiques des écosystèmes forestiers et leur résilience face aux perturbations", selon lui.
Le projet avait commencé à germer avant les incendies de l'été 2022, "qui ont toutefois précipité le calendrier, nous ont obligés à aller plus vite et (...) ont changé la donne sur cet espace naturel". "L'objet c'est quand même que l'intervention humaine soit relativement limitée de manière à garantir que les espèces naturelles repoussent", a poursuivi Jean-Luc Gleyze. "Des chênes ont commencé à repousser, des arbousiers aussi. Il va falloir qu'on observe quelles espèces retrouvent leur place, lesquelles n'arrivent pas à se développer."
Pour Sylvain Delzon, directeur de recherche à l'Inrae, créer cette réserve après des incendies va permettre "de partir d'une feuille blanche, et donc de réfléchir aux diverses essences qu'ils ont envie de semer, puisqu'il n'y a pas d'objectif de production de bois" à cet endroit-là.
La quasi-totalité du site sera rouverte au public à partir du 30 mars.