Valorisation du patrimoine : un levier économique, culturel et social

La restauration du patrimoine, un moteur économique et social pour les territoires

À travers des projets allant des plus classiques aux plus innovants (comme ceux liés au métavers), la restauration du patrimoine contribue à mettre en valeur les territoires. Il en résulte une hausse de leur fréquentation, accélérée par l’émergence parallèle du slow tourisme, témoin d'une volonté de durabilité et d’authenticité. Résultat : les flux touristiques sont diffusés sur l’ensemble du territoire, permettant de réduire la densité des jauges et la fragilisation des sites, et de préserver la qualité des visites.

Cette démarche se veut saine et vertueuse. La valorisation du patrimoine favorise l’immersion, la découverte en profondeur des territoires et de leurs acteurs, la valorisation des savoir-faire et des patrimoines locaux. Elle s’accompagne aussi du déploiement de biens et services annexes qui participent à l’attractivité résidentielle des territoires, en offrant l’opportunité d’une reconnexion avec un environnement préservé et d’un rythme de vie plus calme. Une demande croissante formulée par les résidents, notamment depuis la crise sanitaire de la Covid-19.

Un impact économique local concret

La valorisation du patrimoine génère des retombées économiques directes et mesurables sur les territoires. Elle constitue tout d’abord un levier de création d’emplois, les chantiers mobilisant une large palette de compétences.

Concrètement, un chantier patrimonial mobilise en moyenne 2 à 2,5 fois plus de main-d’œuvre que dans la construction neuve, avec une sollicitation allant des corps de métiers traditionnels (gros œuvre, second œuvre) aux spécialités sectorielles liées à la conservation (taille de pierre, dorure, vitraux, fresques, etc.).

Au-delà de ces chantiers, l’opération stimule tout un écosystème en favorisant :

• le développement d’hébergements et d’activités qui s’appuient sur l’attractivité du patrimoine ;
• l’artisanat local – avec la remise au goût du jour de productions traditionnelles et inspirées de l’histoire locale  ;
• la restauration ainsi que les produits et spécialités du terroir.

Une approche qui permet, en somme, de faire du patrimoine un catalyseur économique, entre préservation culturelle et développement local durable.

Des opérations au service du rayonnement culturel et des savoir-faire

Au-delà de l’enjeu de conservation, les projets de rénovation de sites patrimoniaux s’accompagnent d’une ambition de diffusion culturelle forte. Ainsi, les châteaux, musées, églises et autres sites archéologiques deviennent des lieux d’accueil pour des expositions, des concerts, des spectacles d’arts vivants ou encore des conférences, entre autres.

C’est la dynamique que l’on retrouve sur le Campus Versailles « Patrimoine et artisanat d’excellence », soutenu par la Banque des Territoires dans le cadre de France 2030. En plus de la formation aux métiers d’art, ce projet transforme le patrimoine en véritable laboratoire vivant, où se conjuguent transmission des savoir-faire, innovation et rayonnement culturel. Une médiation culturelle qui s’adresse à tous les publics renforce également l’accessibilité du patrimoine à tous.

Des solutions compatibles avec les contraintes patrimoniales

Les enjeux spécifiques à la rénovation du bâti ancien

La rénovation du bâti ancien présente des défis complexes, dans la mesure où elle est soumise à des contraintes importantes. L’enjeu majeur est de concilier :

• valorisation de l’authenticité patrimoniale ;
• intégration d’ambitions environnementales et de performance énergétique ;
• introduction de nouveaux usages innovants.

Mais, face aux coûts élevés d'entretien et de restauration, ces exigences peuvent constituer de réelles opportunités pour les propriétaires et collectivités.

Allier technique et innovation pour un patrimoine authentique et durable

Pour répondre à toutes ces priorités et préserver l’intégrité historique et architecturale des lieux, les projets de rénovation de sites patrimoniaux font aujourd’hui appel aux pratiques d’éco-rénovation. Ces innovations requièrent l’intervention d’acteurs spécialisés : architectes du patrimoine, entreprises qualifiées, artisans spécialisés, etc. Ensemble, ils garantissent une restauration conforme aux enjeux dans leur ensemble. 

Cette approche devient une vitrine de la transition écologique dans le milieu historique et culturel. Elle est d’ailleurs illustrée par des initiatives telles que Histo-Reno, qui sensibilise professionnels et propriétaires à la rénovation énergétique respectueuse des bâtiments patrimoniaux et à la valorisation des ressources propres au territoire ou encore le label Effinergie Patrimoine.

Des initiatives mêlant rénovation, tourisme durable et développement local

Dans les centres-villes et les centres-bourgs, la réhabilitation des quartiers et la reconversion des bâtiments patrimoniaux constituent des enjeux clés. Et pour cause, ces zones pâtissent souvent de la dégradation du bâti et de leur perte d’attractivité. Pour y remédier, on identifie deux principaux leviers :

• la réhabilitation des lieux emblématiques et l’amélioration des espaces publics, pour attirer de nouveaux résidents et investisseurs  ;
• la création de lieux hybrides (tiers-lieux, espaces culturels, lieux de vie, logements innovants…) pour répondre aux besoins sociétaux de ces nouveaux habitants.

Le rôle structurant des collectivités et des partenariats public-privé

La valorisation du patrimoine repose souvent sur une gouvernance collaborative : acteurs privés, société civile et collectivités.

D’une part, les documents de planification territoriale constituent des outils essentiels pour intégrer durablement les enjeux patrimoniaux dans les stratégies d’aménagement. D’autre part, pour soutenir des investissements souvent lourds, l’implication d’acteurs privés devient indispensable pour des montages économiquement viables. Jusqu’ici, les projets les plus fructueux se sont appuyés sur des comités de pilotage collaboratifs réunissant élus, techniciens, partenaires publics et privés, et citoyens. Des synergies par ailleurs renforcées et facilitées par des partenariats avec des associations et des fondations (comme la Fondation du Patrimoine), notamment pour le patrimoine non protégé.

La Banque des Territoires s'engage en faveur du patrimoine

Les opérations de réhabilitation du patrimoine peuvent bénéficier d’un soutien à plusieurs niveaux : structuration et ingénierie projet, investissements en fonds propres, prêts. Autant d’offres proposées par la Banque des Territoires via son programme Territoires d'Histoire(s), qui confirme son engagement pour la résilience et la cohésion sociale et territoriale à travers le développement local durable. 

Parmi les projets pris en charge, on peut notamment citer l’Hôtel Splendid, à Dax. Ce bâtiment de 1928, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1991, a subi de fortes dégradations en raison d’un manque d’entretien durant plus de 20 ans. Avec le soutien financier – à hauteur de 9,5 M€ – de la Banque des Territoires, la mairie a pris en charge la reconstruction de l’établissement après sa fermeture en 2013. Aujourd’hui, et depuis 2018, l’hôtel rénové et modernisé apporte une nouvelle dynamique économique et touristique à la ville. 

La France dispose d’un patrimoine exceptionnel qui ne peut se limiter à quelques lieux prestigieux. Une prise de conscience est en cours, rassemblant l’ensemble de l’écosystème et permettant d’ouvrir des perspectives de développement économique non délocalisable, touristique et culturel. Aux côtés des acteurs du patrimoine, la Banque des Territoires joue pleinement son rôle d’acteur de l’aménagement du territoire et de garant de l’intérêt général.