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Dans les Hautes-Alpes, Barbara Pompili ménage le mouton et le loup

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a rappelé ce 2 septembre lors d'un déplacement dans les Hautes-Alpes son obligation de "protéger le loup et les éleveurs", alors que le gouvernement prévoit de maintenir pour 2021 son plafond d'abattage (lire notre article). "Jamais je ne laisserai personne sur le bord de la route", a déclaré à la presse la ministre, venue dans la petite station d'Ancelle pour "essayer d'écouter et de construire des solutions".
Sans souhaiter faire d'annonce particulière, Barbara Pompili a indiqué avoir "quelques pistes sur diverses mesures de protection" contre le loup, rappelant que le principe de maintenir pour 2021 un plafond de tirs d'abattage de 19% de la population de loups était "acté", en attendant l'issue des consultations le 13 septembre.
La ministre a en revanche clairement exclu la possibilité de tirer sur le loup dans les parcs nationaux en général et celui des Ecrins en particulier. "C'est une règlementation claire qui ne bouge pas", a-t-elle expliqué. De même, au sujet des tirs de défense, dont les éleveurs réclament l'assouplissement, la ministre a indiqué que "les règles ne changeront pas avant qu'on les regarde de très près".
"On parle beaucoup du bien-être animal mais il faut parler du bien-être des éleveurs", a réagi face à la ministre Christopher Boyer, jeune éleveur d'ovins installé depuis 12 ans avec sa soeur dans la vallée du Champsaur, au sud du massif des Ecrins. "J'avais 400 brebis en alpage dans le parc des Écrins, j'ai eu quatre attaques et il m'en manque 60", s'est-il indigné. "Ce n'est pas facile, moi je ferai tout ce que je peux pour que les éleveurs puissent faire leur travail et trouver des solutions à tous les problèmes rencontrés", a assuré la ministre.
Selon l'Office français de la biodiversité (OFB), la population de loups gris en France est aujourd'hui estimée à 580 adultes, contre 530 un an plus tôt, mais le rythme de progression de cette espèce menacée a ralenti comparé à 2019, les raisons devant encore être étudiées. D'après les données du ministère, 63 loups ont été tués depuis le début de l'année.
Il y a un an, la population adulte avait progressé de 100 individus, passant le cap des 500, correspondant à l'aptitude d'une population à moyen terme (100 ans) "à résister au risque d'extinction". Le plan loup adopté en 2018 prévoyait que ce seuil ne serait atteint qu'en 2023.

 

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