Déménagements : la façade atlantique et le périurbain toujours attractifs

Les Français déménagent moins. Entre 2013 et 2023, le taux de mobilité résidentielle est passé de 10,8% à 8,8% selon l’enquête annuelle de recensement 2024 de l’Insee. L’attractivité des grandes villes continue de se dégrader tandis que les espaces périurbains gagnent de nouveaux habitants. Les régions Bretagne, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine se placent dans le top 3 des destinations préférées.

Au cours de l’année 2023, 5,9 millions de personnes ont emménagé dans une nouvelle résidence principale en France (hors Mayotte). En dix ans, le nombre de déménagements à l’intérieur du territoire national et leur fréquence dans la population ont diminué, notamment pendant les cinq dernières années : le taux de mobilité résidentielle est passé de 10,8% en 2013 à 10,5% en 2018 et 8,8% en 2023. Ce sont les déménagements de proximité qui diminuent le plus. Dit autrement, "le nombre de mobilités résidentielles à longue distance recule moins fortement".

La Bretagne et la façade atlantique jouissent toujours d’une forte attractivité chez les candidats au déménagement, "tandis que le solde des mobilités résidentielles en Île-de-France, déjà négatif en 2013, se dégrade en dix ans". Entre 2013 et 2023, les régions Bretagne, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine sont celles dont la population s’est le plus accrue du fait des déménagements, avec en moyenne par an une augmentation de plus de cinq habitants pour 1.000 résidents. Et en Bourgogne-Franche-Comté ainsi qu’en Normandie, le solde des mobilités est désormais positif.

Les grands pôles urbains n’attirent plus

L’attractivité des grands pôles urbains continue de se détériorer, en particulier à Paris où l’impact des mobilités sur la population se creuse, de -5,0‰ en 2013 à -10,2‰ en 2023. Lyon, Lille ou Tours suivent une évolution similaire bien que moins forte. La plupart des mobilités au départ de communes urbaines denses se font vers des communes de même densité. Ces mobilités représentent près d’un quart de l’ensemble des mobilités entre communes. Cependant, ces communes denses perdent de la population au profit des espaces périurbains.

Depuis 2019, les territoires moins densément peuplés comme ceux d’Avignon, de Saint-Nazaire ou de villes plus petites comme Cholet ou Lannion affichent désormais des soldes migratoires plus élevés que les pôles les plus denses. L’impact des mobilités résidentielles sur la population de ces pôles de densité moindre est même devenu positif en 2022 (+1,4 ‰), avant de repasser en dessous de zéro en 2023 (-1,7 ‰). À l’inverse, de 2013 à 2023, les mobilités résidentielles ont eu un effet positif sur la population des espaces périurbains,composés des couronnes urbaines et des communes rurales périurbaines. Ainsi, en 2023, ces mouvements de population ont fait gagner 6,9 habitants pour 1.000 personnes à ces espaces, soit 2,9 habitants de plus qu’en 2013.

Le phénomène de périurbanisation se confirme

Le phénomène de périurbanisation observé depuis la fin des années 1960 s’est ainsi confirmé au cours de la décennie 2013-2023. "La crise sanitaire a accentué ce phénomène sans en modifier la tendance", analyse l’Insee. Dans un contexte de ralentissement des mobilités résidentielles, les équilibres entre ville et périphérie sont d’abord affectés par la diminution du nombre d’entrées dans les grands centres urbains. En 2023, 499.000 personnes ont déménagé vers un pôle urbain dense (dont Paris) alors qu’elles habitaient auparavant dans une commune rurale ou de densité intermédiaire, contre 618.000 en 2013, soit une baisse proche de 20%. 

Le nombre de mobilités vers des communes moins denses diminue aussi sur la période, mais dans une moindre mesure. Ainsi, observe l’Insee, "449.000 personnes quittent une commune urbaine pour habiter dans une commune rurale périurbaine en 2023 (soit seulement 1,5% de moins qu’en 2013) et 276.000 quittent un pôle urbain dense pour habiter une couronne urbaine (-3,8%)".

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis