Europe : 23 millions d’euros pour les territoires qui luttent contre le chômage de longue durée

La coalition européenne des acteurs du droit à l’emploi a obtenu une victoire, ce 18 avril 2024, avec le lancement par la Commission européenne d’un appel à propositions doté de 23 millions euros pour aider les États membres à lutter contre le chômage de longue durée. Il s’agit d’une nouvelle enveloppe financée au titre de l’initiative "Innovation sociale" du fonds social européen (FSE +), qui avait été annoncée il y a près d’un an par le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, Nicolas Schmit. "Dans toute l’Europe, les collectivités locales et les organisations de l’économie sociale ont montré qu’il est possible d’offrir une nouvelle chance à ceux qui se sont retrouvés sans emploi depuis longtemps", justifie ce jour Nicolas Schmit, dans le communiqué de la Commission. 

Outre la soixantaine de territoires zéro chômeur de longue durée en France, des initiatives se sont développées en Autriche avec une garantie pour l’emploi expérimentée par la ville de Marienthal, en Wallonie en Belgique avec 17 territoires expérimentateurs ou encore à Berlin en Allemagne. L’association TZCLD recense également des initiatives en Suisse, aux Pays-Bas et en Italie. Adopté en mai 2023, un rapport du Comité européen des régions a contribué à donner une visibilité à ces démarches. C’est d’ailleurs au Comité européen des régions que le lancement de l’appel à projets eu lieu ce jour. Lors de cet événement, la députée européenne Agnes Jongerius (Pays-Bas), qui a particulièrement porté cette démarche, a salué le courage des élus locaux qui se lancent dans de telles initiatives et la nécessité de permettre un changement d’échelle de ces mobilisations locales contre le chômage de longue durée. Pour Yonnec Polet, auteur du rapport du Comité des régions, cette reconnaissance est une première étape vers la création d’une véritable "job garantie" à l’échelle européenne. 

Ce soutien de la Commission européenne s’inscrit également dans le cadre du plan d’action, présenté en mars dernier, visant à remédier aux pénuries de main d’œuvre et de compétences (voir notre article). Les candidats ont jusqu’au 30 septembre 2024 pour soumettre leur proposition, selon des modalités détaillées sur un site. Chaque projet devra impliquer au moins deux pays membres de l’UE. Les projets retenus recevront entre 1 et 3 millions d’euros.