La Maison des apprentis du Mêle affiche complet (61)
L’ouverture de la Maison des apprentis au Mêle-sur-Sarthe en Normandie répond aux besoins des acteurs économiques locaux, ainsi qu’à la volonté des élus de revitaliser le patrimoine du centre bourg. Au sein d’un bati rénové, cette nouvelle offre d’hébergement propose des logements adaptés à une occupation temporaire.

© CCVHS
Commune de 650 habitants du département de l’Orne, le Mêle-sur-Sarthe a perdu 10 % de sa population depuis 2007. Parmi les raisons de cette déprise démographique figure la difficulté, voire l’impossibilité pour des jeunes professionnels ou des apprentis, de se loger de façon temporaire et à un prix abordable. En conséquence, les commerçants et les artisans peinent à maintenir ou à développer leur activité et doivent parfois fermer boutique. Ce constat, établi par la communauté de communes de la Vallée de la Haute Sarthe, a conduit à l’ouverture de la Maison des apprentis du Mêle en 2022. « Le Mêle est notre commune centre et nous avons conduit cette opération en nous appuyant sur l’expérience réussie du foyer des jeunes travailleurs de Courtomer, qui fonctionne sur notre territoire depuis le début des années 2010 », se rappelle Sébastien Fossey, vice-président de la communauté de communes.
Logements adaptés en centre bourg
Le projet de foyer du Mêle démarre par un recensement des besoins, qui vient confirmer le constat initial des élus : le territoire manque de logements et cela nuit au développement de l’emploi. Les stagiaires, apprentis entre 16 et 21 ans ou jeunes professionnels de moins de trente ans en période d’essai ne peuvent pas trouver de logement adapté à leur situation. Ils sont soit trop loin, soit trop isolés, soit trop onéreux. Ces faits établis, la communauté de communes de la Vallée de la Haute Sarthe (CCVHS), maître d’ouvrage du projet, trouve le lieu adéquat, dans le centre bourg du Mêle, à une vingtaine de kilomètres d’Alençon où est basée la préfecture de l’Orne. D’anciens haras, rachetés par la commune, situés à proximité des commerces et des services, offrent une solution idéale. Afin de préserver et valoriser ce patrimoine, la collectivité opte pour une réhabilitation totale de ce bâtiment, extérieure et intérieure, en lien avec les Architectes des bâtiments de France (ABF).
Le recours à une association gestionnaire
Concomitamment à ces démarches, la CCVHS entame des pourparlers avec Althéa, une association gestionnaire de foyers de jeunes travailleurs et de résidences pour les jeunes, qui donne rapidement son accord pour assumer la gestion de la Maison des apprentis du Mêle. Compte tenu de son expertise, elle est également consultée sur la conception du projet. L’établissement public foncier de Normandie est sollicité pour produire une étude de faisabilité qui précisera notamment le nombre de logements réalisables dans le bâtiment et le coût prévisionnel. Sur cette base, les travaux sont engagés et aboutissent à la création de cinq studios et d’un T2 pour un couple. Tous sont meublés et complétés par une salle commune de 77 mètres carrés, une cuisine et une laverie.
Le montage de l’opération laisse la propriété du bâtiment à la commune, qui le loue par un bail emphytéotique de vingt-cinq ans à la CCVHS pour un euro symbolique.
L’indispensable accompagnement des résidants
Mais le logement à lui seul, même adapté, ainsi que les équipements, ne font pas tout. Le dispositif d’accompagnement mis en place par Althéa est un point essentiel. Piloté par un animateur, il a vocation à aider les locataires à acquérir progressivement une vie autonome, en particulier les plus jeunes qui font leur première expérience en dehors du domicile familial. Dans cette perspective, l’association assure un suivi global et individuel (administratif, financier, sanitaire…). Par ailleurs, une convention détermine le montant du loyer que l’association verse à l’intercommunalité et qui couvre selon Sébastien Fossey « la quasi-totalité du reste à charge ».
Foyer ou maison ?
« La conduite d’un tel projet est chronophage », alerte le vice-président. « Elle nécessite des connaissances pour savoir où aller chercher les subventions et des compétences techniques pour monter un dossier recevable et éviter les pertes de temps. Si les élus et les techniciens d’une collectivité n’y sont pas préparés, il est nécessaire de recourir à des tiers qui maîtrisent ces sujets pour éviter erreurs et pertes de temps. » Le vice-président souligne un autre point sensible : « L’appellation foyer de jeunes travailleurs peut soulever des réticences, c’est pourquoi nous avons préféré baptiser le foyer, la Maison des apprentis. » Une « Maison » dont les résultats sont pleinement satisfaisants, avec notamment un taux d’occupation d’environ 90 % considéré comme optimal, et bien au-dessus du point d’équilibre fixé à 70 %.
Les coûts de la réhabilitation
Le coût total des travaux de rénovation s’élève à 790 000 euros pour une surface de 350 m2, soit 2 266 euros/m2 de Surface hors œuvre nette (SHON). Le financement est assuré par des subventions de la région (216 000 euros), de l’État (183 200 euros), du département (86 355 euros) et d’un prêt PLAI (97 878 euros), soit au total 583 433 euros. Le reste à charge pour la commune est remboursé par les loyers que lui verse l’association gestionnaire.
Communauté de communes de la Vallée de la Haute Sarthe
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Sébastien Fossey
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