Libelul, des voitures électriques en autopartage en milieu rural (26)

Libelul, le service d’autopartage de la communauté de communes du Val-de-Drôme en Biovallée et celle du Crestois et du Pays de Saillans, soit un total de 47 000 habitants, s’étend en 2025 avec une nouvelle station à Crest. Et met en service une petite voiture électrique en plus. Ce qui porte à cinq le nombre de voitures partagées accessibles sur réservation pour seulement 4 euros de l’heure (3,20 euros sur abonnement). Lancé il y a deux ans sous forme d’expérimentation, ce service est désormais installé de manière pérenne par les deux collectivités. Depuis 2023, les quatre Renault Zoé électriques (d’occasion) mises à disposition des habitants, des touristes et des entreprises ont séduit 166 inscrits, parcouru 62 000 km et évité l’émission de 9 tonnes de CO2. Une petite révolution. 

Un territoire rural et dynamique

« Créer une solution d’autopartage en libre-service prend du temps car il faut d’abord expérimenter, valider les emplacements des stations et faire beaucoup d’information auprès des habitants, il faut rencontrer des associations et former des personnes relais. Il faut en général trois ans à une personne pour changer ses habitudes et renoncer à un de ses véhicules », souligne Maryline Chasles, chargée de mission mobilité chez Drômolib, agence de mobilité basée à Crest qui a coordonné et mis en place cette expérimentation sur ce territoire rural. « Les études de l’Ademe en 2018 puis celle de Drômolib en 2019 ont montré le besoin de compléter l’offre de transport pour apporter des réponses de mobilité concrètes aux habitants et aux salariés des entreprises en zone rurale qui souhaitaient renoncer à la voiture individuelle. Dans le cadre du programme « Territoires d’Innovation », animé par la Banque des Territoires pour le compte de l’État, l’expérimentation innovante de l’autopartage en milieu rural a été retenue et financée », indique Maryline Chasles. 

Une expérimentation nécessaire

La phase d’expérimentation a permis de modifier certains emplacements de stations, aujourd’hui situés à Aouste-sur-Sye, au parc d’activité Ecosite, à Eurre et à Loriol-sur-Drôme. Les tarifs ont également été revus à la baisse passant de 6 à 4 euros de l’heure pour inciter les utilisateurs à franchir le pas. Leur profil type ? Des actifs, souvent diplômés, qui ont un besoin de mobilité pour des raisons professionnelles. Les trajets sont en moyenne de 70 km et la durée de location moyenne est de 5 heures 30. « On commence à observer une démotorisation en milieu rural. Avec l’autopartage, un couple de jeunes retraités va pouvoir renoncer à garder sa deuxième voiture. Mais convaincre qu’une voiture coûte très cher pour un ménage, c’est-à-dire près de 5 000 euros par an, demeure un effort de longue haleine », souligne Maryline Chasles. 

Dromolib souhaite à présent tester d’autres modèles, comme la création d’une coopérative rurale d’autopartage, la mutualisation de véhicules pour des communautés d’habitat collectif ou des utilisateurs de tiers lieux. Avec toujours une volonté de limiter l’usage de la voiture individuelle et de limiter les émissions de CO2.