Dans le Lunévillois, l’autopartage est électrique (54)

Depuis 2020, un service d’autopartage est expérimenté sur la communauté de communes de Lunéville, pour offrir des alternatives à la voiture solo et réinventer les déplacements en zone rurale. Baptisé « Lulu », ce service compte 42 voitures électriques réparties sur le territoire et plus de 320 000 km réalisés en 2 ans.

Situé au sud-est de Nancy, à l’ouest de l'Alsace et à proximité des Vosges, le Pays du Lunévillois est structuré depuis 2015 sous la forme d’un Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR). Il est composé de 159 communes réparties au sein de quatre intercommunalités. Le Pays du Lunévillois est autorité organisatrice des mobilités (AOM) depuis 2018. En 2019, le PETR reçoit une subvention de l’Ademe dans le cadre de France Mobilités pour mettre en place des actions : autopartage, covoiturage professionnel (Klaxit), auto-stop du quotidien organisé et la mobilité solidaire (Mobicoop). Depuis 2020, le Pays expérimente un service d’autopartage électrique de courte durée sur un quart de son territoire, l’intercommunalité de Lunéville à Baccarat.

« Un réseau de transport urbain dessert la ville centre, Lunéville, et trois autres bourgs. Toutefois, l’essentiel des déplacements se fait en voiture, explique Guillaume Cornil, directeur du Pays du Lunévillois. L’autopartage est un moyen de limiter le nombre d’autosolistes, le nombre de véhicules sur le territoire et proposer une solution de déplacement aux personnes n’ayant pas les moyens d’acheter et entretenir un véhicule. » Seule la Communauté de Communes du Territoire de Lunéville à Baccarat (43 communes, 40 885 hab) se porte candidate pour expérimenter l’autopartage. Lunéville et Baccarat, les deux villes les plus grandes, font le choix d’avoir deux véhicules à disposition sur leur territoire, contre un seul pour les communes plus petites. Trois villages, qui ne voient pas l’intérêt d’un tel service, ne souhaitent pas mettre de véhicule à disposition.

Le marché passé via l’Union des groupements d’achats publics (UGAP) est attribué au prestataire Clem’, situé en région parisienne. 43 bornes de recharge sont installées. L’investissement de départ (borne et achat du véhicule) est réalisé par la communauté de communes (voir encadré Budget). Le Pays s’occupe de la communication, du suivi et de l’entretien des véhicules. Le lancement des Lulu se fait à l’automne 2020. 42 véhicules, dont 40 citadines et 2 utilitaires, sont accessibles à la location. La voiture est chargée et possède 300 km d’autonomie. Le tarif horaire est de 3 € l’heure et 18 € les 12 heures.

La Lulu, créatrice de liens

Les inscriptions et les réservations se font en ligne. Tout un réseau - Pôle emploi, la Mission emploi et les secrétaires de mairie - est formé à l’outil et aide les usagers dans les démarches en lien avec l’autopartage. Le nettoyage mensuel est confié au garage solidaire Ecosol. Un agent de la mobilité est recruté par le Pays pour assurer la maintenance de la flotte des Lulu. « Le service d’autopartage nécessite une maintenance pour garantir la disponibilité des véhicules. Le temps de réponse de l’opérateur est parfois long. Heureusement, nous pouvons être réactifs, grâce à notre agent de mobilité sur place. »

En deux ans, les Lulu ont cumulé 8 010 réservations, près de 2 000 utilisateurs et 320 637 km parcourus, avec une durée moyenne d’utilisation de 4 heures pour 70 km. Un quart des réservations se fait en soirée. Depuis le 1er novembre 2022, un coût supplémentaire de 0,50 €/km est ajouté pour limiter la location sur de longues distances et être plus en phase avec le coût d’utilisation réel des véhicules. « Quelques utilisateurs ont revendu leur deuxième véhicule, se félicite le directeur du Pays. Nous sommes assez satisfaits de cette expérimentation. Un point nous chagrine : une quinzaine de communes enregistre moins de 100 réservations à l’année. En 2023, un redéploiement des véhicules sous-exploités est prévu vers les bourgs centres. Les utilisateurs sont prêts à aller dans la ville à côté pour louer une Lulu. »

Perspectives de développement

Le Pays réfléchit à ouvrir les Lulu aux touristes et aux habitants des territoires limitrophes. « Un projet d’autopartage nécessite un travail de sensibilisation et de pédagogie constant. Au printemps 2021, nous avions organisé un Electric Tour pour présenter le véhicule et son fonctionnement dans chaque commune, explique le directeur du Pays. Avec le recul, notre projet aurait mérité une étude des besoins plus approfondie. Ce projet d’autopartage nous apporte une image positive et notre collaboration avec les structures sociales et d’insertion est un plus. »

Zoom sur les budgets

Budget d’investissement

1,60 M€ pour l’achat de 40 Zoé et 2 Kangoo

Les 43 véhicules et les bornes sont financés à hauteur de 80 % par France Mobilités et 20 % par la communauté de communes.

 

Budget de fonctionnement par le PETR via le versement mobilité des entreprises et les recettes d’exploitation des Lulu (30 000 €/an)

Prestation Clem’ : 64 000 €/an pour 42 véhicules

Prestation du garage social : 17 000 €/an

Pôle d'équilibre territorial et rural du Pays du Lunévillois

Nombre d'habitants :

76819

Nombre de communes :

159
11ter avenue de la Libération
54 300 Lunéville
secretariat@pays-lunevillois.com

Philippe Arnould

Vice-président, en charge de la politique de mobilité

Guillaume Cornil

Directeur

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