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Incendie de Lubrizol à Rouen : lancement en août d'une enquête de santé publique

Santé publique France (SPF) va lancer en août une enquête de santé publique auprès de 5.300 personnes dans 122 communes qui se sont retrouvées sous un gigantesque panache de fumée noire après l'incendie de Lubrizol à Rouen, a annoncé l'organisme ce 5 juin. "Les données vont être collectées en août et septembre pour un résultat effectif plutôt début 2021", a indiqué Pascal Empereur-Bissonnet, médecin épidémiologiste de SPF lors d'une conférence de presse qui a suivi la réunion d'un comité pour la transparence sur la catastrophe, organisé en préfecture.
Des "questionnaires standardisés" vont être envoyés à 4.100 adultes et 1.200 enfants de 122 communes pour leur demander "comment ils ont vécu la catastrophe, leur perception de l'événement, les symptômes éventuellement constatés", a précisé le médecin. Une enquête de ce type avait déjà été annoncée en octobre et devait démarrer en mars mais elle ne s'était pas concrétisée.
Cette annonce intervient au lendemain de la présentation du rapport de la commission d'enquête du Sénat sur la catastrophe du 26 septembre dénonçant un suivi sanitaire "tardif et incomplet". Les sénateurs réclament notamment la mise en place d'un registre de morbidité. Pour Nicole Bonnefoy (PS-Charente), un des rapporteurs, il faut "un suivi sanitaire à moyen et long terme renforcé" car il y a des "questionnements sur la nature des produits et sur les interférences de ces produits entre eux qui peuvent générer des problématiques importantes en matière de santé".
Durant plusieurs semaines voire plusieurs mois après l'accident, des habitants de l'agglomération rouennaise se sont plaints d'odeurs émanant du site mais également de symptômes comme des maux de tête ou des vomissements.
Interrogé sur le rapport du Sénat, le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, a "noté que le Sénat avait relevé que les décisions prises localement apparaissaient comme 'rétrospectivement, pertinentes, justifiées et proportionnées à la réalité des risques encourus par la population'". Le rapport qualifie comme telles les "décisions et mesures prises par le préfet de Seine-Maritime pour le traitement opérationnel de la crise stricto sensu". Le préfet a aussi rappelé que le gouvernement allait annoncer un nouveau "train de mesures" qui "devrait intervenir d'ici à la fin de l'année".

 

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