La FPI appelle à sauver le statut du bailleur privé sans plus tarder

Tandis que les chiffres du deuxième trimestre 2025 confirment les craintes déjà exprimées par les promoteurs et que l’instabilité politique vient menacer des espoirs déjà fragiles, la Fédération des promoteurs immobiliers appelle à la responsabilité collective des parlementaires et des responsables politiques. Pour les promoteurs, il apparaît impératif de sauver le statut du bailleur privé, et de l’inscrire sans délai dans la prochaine loi de finances pour relancer l'ensemble du secteur immobilier.

Les chiffres sont éloquents et sans appel : pour le deuxième trimestre consécutif, les ventes aux investisseurs particuliers n'atteignent même pas 2.500 logements, une chute abyssale d'environ 85% par rapport au rythme de croisière habituel. Pour la Fédération des promoteurs immobiliers, qui faisait le point ce jeudi 4 septembre, pas de mystère : cette désertion des investisseurs privés (dont la part dans les ventes au détail a chuté de 35% à seulement 20% en un an) est bien la conséquence directe de l'arrêt du dispositif Pinel en décembre 2024. La situation est si critique qu'il faudrait vendre 6,34 fois plus de logements à ces investisseurs pour retrouver les niveaux habituels, souligne la FPI.

Au total, les ventes ont baissé de -16,6% au T2 2025 par rapport au T2 2024, et de -10,3% sur le premier semestre 2025. Seules les ventes aux propriétaires occupants ont très légèrement progressé de +2,1%, grâce à la baisse des taux et l'élargissement du PTZ.

Une offre toujours contrainte

L'offre de logements neufs reste par ailleurs particulièrement faible. Après une légère reprise, les mises en vente ont stoppé leur chute mais demeurent à un niveau très bas, avec seulement 17.390 unités au T2 2025. Sur le premier semestre, l'amélioration n'est même pas perceptible. La part des logements retirés de la commercialisation reste, elle aussi, très élevée (16% au T2 2025), même si elle recule légèrement. Quant aux constructions, si les autorisations de logements ont connu un rebond tardif de +24,4% au T2 2025 (dont +31,1% pour les logements collectifs), ce volume reste insuffisant pour remédier à la pénurie chronique de l'offre. De plus, la divergence entre les autorisations et les mises en chantier suggère que l'offre reste contrainte à court terme, rendant une reprise durable incertaine. Sans compter l'approche des élections municipales de mars 2026, qui ne devraient pas améliorer significativement la situation.

La menace de l’instabilité politique

Dans ce contexte critique, le statut du bailleur privé apparaît comme l'ultime bouée de sauvetage. Ce dispositif (voir nos articles ci-dessous), attendu par l'ensemble des acteurs du logement, y compris les professionnels du logement social, serait désormais prêt à être intégré dans la prochaine loi de finances initiale grâce à des arbitrages favorables. Conscient de la fragilité de ce consensus, susceptible d’être remis en cause par l’instabilité politique qu'entraînerait la formation éventuelle d’un nouveau gouvernement à l’issue du vote de confiance prévu le 8 septembre, Pascal Boulanger, président de la FPI, insiste sur l'urgence : "La disparition du Pinel a asséché l’investissement locatif : c’est une réalité, pas une théorie. Il est urgent que le Parlement sauve le statut du bailleur privé, car sans investisseurs, il n’y aura plus de logements, et aucune relance de l’économie française ne sera possible."

 

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