La laverie "municipale" de Salon-de-Provence

L'achat et l'entretien des tenues de travail des employés municipaux peuvent être appréhendés de façon originale et gagner en efficacité. C'est ce que démontre la ville de Salon-de-Provence avec sa laverie "municipale" gérée par un prestataire privé. Récit d'une "succes story" à la française.

Lorsque Gilles Chabrière prend la responsabilité du service achats de la mairie de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), en 2003, il est rapidement confronté à la question des vêtements de travail (équipements de protection individuelle, pour la restauration collective et uniformes de la police municipale). Une ville de 40.000 habitants emploie plusieurs centaines d'agents municipaux et nombre d'entre eux portent des tenues. A Salon-de-Provence, un budget annuel de 28.000 euros était consacré au renouvellement des tenues et les agents prenaient en charge personnellement le lavage et l'entretien de leurs vêtements.
Rapidement, Gilles Chabrière s'inquiète du manque de traçabilité des vêtements et de leur mode d'attribution. En 2005, la ville décide de s'adresser à un loueur. Plusieurs sociétés offrent une prestation complète (fourniture de quatre à cinq tenues par agent, lavage, raccommodage, repassage) mais ce système coûte cher et une autre alternative doit être trouvée.

 

Le linge des vingt-sept écoles maternelles et primaires de la commune est désormais pris en charge par la laverie

C'est en discutant avec un commercial entreprenant que Gilles Chabrière étudie une autre solution : créer à Salon-de-Provence une laverie susceptible d'assurer l'entretien du linge dont elle reste propriétaire. Le maire donne son accord pour ce projet novateur. La commune met à disposition les locaux et le prestataire les machines et le personnel. Une sorte de partenariat public/privé avant la lettre. En six mois, le projet est monté et en 2006 l'entreprise Protec Wash commence à fonctionner. "L'intérêt, c'est d'abord de ne pas payer la location des tenues et d'avoir une traçabilité parfaite de la vie du vêtement, précise Gilles Chabrière. Ensuite les conditions strictes de lavage permettent de pérenniser leurs usages. On ne renouvelle que ceux qui sont usés et c'est le prestataire qui signale les tenues qui sont à remplacer." La collectivité continue à acheter les tenues pour les agents, mais en nombre moins important grâce à ce meilleur suivi. "Enfin le bénéfice environnemental est important, économie d'eau et d'énergie, utilisation de produits conformes aux normes environnementales..."
Pour laver 480 kg de linge par semaine, comme c'est le cas à Salon en 2009, la laverie dépense 6.240 litres d'eau, contre 7.200 litres pour des particuliers (ratio agents/foyers). Les économies monétaires sont aussi au rendez-vous. La prestation offerte aux agents communaux est plus complète qu'auparavant et le budget consacré par la ville à cette dépense n'a pas augmenté. Il a même pu être réduit de quelques milliers d'euros.
Devant le succès de la formule, en 2008, le linge des vingt-sept écoles maternelles et primaires de la commune a été pris en charge. Les vêtements du personnel mais aussi les draps, les couvertures, les serviettes... La société Protec Wash profite également de ce partenariat : elle vient d'acheter un terrain à Salon pour y construire une laverie haute qualité environnementale. La recherche de l'efficacité peut conduire à de belles réalisations.

 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Mairie de Salon-de-Provence

305 avenue Michelet
13300 Salon-de-Provence

Gilles Chabrière

Chef du service achats

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