Les 27 s'accordent, non sans mal, sur les nouveaux objectifs de réduction des gaz à effet de serre

Juste à temps, mais non sans mal. Alors que la 30e conférence des parties sur les changements climatiques (COP30) va s'ouvrir ce 10 novembre à Belem (Brésil), les 27 se sont accordés, à l'unanimité, le 5 novembre dernier, sur la nouvelle "contribution déterminée au niveau national" (CDN) de l'UE en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2035, dans le cadre de l'accord de Paris. Cette CDN prendra toutefois la forme d'une fourchette, allant d'une réduction des émissions de 66,25 à 72,5% par rapport aux niveaux de 1990, les États membres n'étant pas parvenus à arrêter un objectif précis. Concédant qu'il aurait "préféré une CDN plus ambitieuse", le ministère de la Transition écologique souligne néanmoins que la borne haute "s'inscrit bien dans la trajectoire [de réduction des émissions de GES] dessinée pour 2040", alors que Greenpeace estime au contraire que "même la limite supérieure de cette fourchette est incompatible avec une trajectoire crédible vers la réduction de 90% proposée pour 2040".

Lors du même Conseil, les 27 se sont précisément accordés, à la majorité qualifiée, sur ce nouvel objectif de réduction des GES à l'horizon 2040, prévu cette fois par la "loi européenne sur le climat" (pour mémoire, la France, parmi d'autres États membres, plaidait pour que "l'objectif 2035" précédemment évoqué soit déduit de cet "objectif 2040"). Comme le proposait la Commission européenne, avec le soutien du Haut Conseil pour le climat (lire notre article du 4 juillet), ils ont fixé un objectif de réduction de 90% des émissions nettes par rapport aux niveaux de 1990. En y ajoutant toutefois quelques bémols, notamment sous la pression de la France (lire notre article du 19 décembre 2024). Principal d'entre eux, les 27 ont décidé que pourront être comptabilisés jusqu'à hauteur de 5% des "crédits carbones internationaux" (concrètement, le financement de projets de décarbonation hors UE). Une mesure notamment défendue par l'Hexagone, le ministère de la Transition écologique estimant qu'elle permet "de mettre en place un vrai [véritable] partenariat solidaire avec les pays du Sud, car l'UE ne représente aujourd'hui que 6% des émissions mondiales". Mais une disposition là encore condamnée par Greenpeace – qui n'y voit rien de moins qu'un "système de blanchiment carbone". S’y ajoutent en outre différents mécanismes de révision des objectifs, visant singulièrement à préserver l’industrie.

 

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