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Economie sociale et solidaire - Les coopératives : un modèle qui se pérennise

En 2014, le nombre de coopératives a augmenté de 5% et leurs salariés de 5,8%, d'après le bilan présenté le 3 juin 2015 par la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives. Les premières Scop d'amorçage, issues de la loi sur l'économie sociale et solidaire, vont commencer à émerger.

Une progression de leur nombre de 5%, une augmentation de leurs salariés de 5,8%. Le bilan 2014 des coopératives est encourageant, d'après la confédération générale des sociétés coopératives et participatives (CG Scop). Au total, la confédération enregistre 2.680 entreprises de ce type en 2014, dont 2.222 Scop (sociétés coopératives de production), contre 2.156 en 2013, et 408 Scic (sociétés coopératives d'intérêt collectif), contre 351 en 2013. Ces entreprises emploient 51.000 salariés, dont 26.900 salariés associés, soit un taux de 54%. Par ailleurs, le taux de sociétariat moyen dans les Scop est de 80%. Elles réalisent un chiffre d'affaires de 4,4 milliards d'euros, en augmentation de 15,5% sur ces quatre dernières années.
Ces entreprises concernent tous les secteurs d'activités mais on constate une forte tertiarisation. Près de 46% des coopératives sont ainsi actives dans le secteur des services. Viennent ensuite le bâtiment et les travaux publics (18%), l'industrie (14%), puis le commerce, l'éducation, la santé et l'action sociale. La moitié des créations de coopératives sont actuellement réalisées dans les services, qui représentent 1.230 Scop et Scic et 18.300 emplois. En revanche, en termes de chiffres d'affaires, c'est la construction qui arrive en tête, avec 35% du chiffre d'affaires, puis l'industrie (27%) et enfin les services (21%).

Un modèle "pérenne"

Autre information donnée par la CG Scop : près des deux tiers (64%) des nouvelles coopératives sont des créations ex nihilo, alors que celles issues d'une transmission d'entreprise défaillante ne représentent que 8% (12% pour les Scop et 3% pour les Scic). Des données qui vont à l'encontre des idées reçues sur ces entreprises, d'après Patrick Lenancker, président de la confédération. "Le chiffre de 8% est plutôt en diminution ; nous sommes passés sous la barre des 10% dans les années 2010, explique-t-il à l'occasion de la présentation du bilan à la presse le 3 juin 2015, ce n'est pas le modèle d'entreprise mais un modèle qui marche, qui est pérenne, non éphémère et qui se développe." Le taux de pérennité des coopératives à trois ans atteint ainsi 76%, contre 71% pour les entreprises françaises. A cinq ans, ce taux atteint 64% contre 50% pour les autres. Au coeur de leur résistance : leur capacité à créer des réserves et à privilégier la sécurité de l'entreprise, avant l'enrichissement de ses salariés associés… En 2013, la part des bénéfices mise en réserve atteint 49%, contre 41% en 2012.

La première Scop d'amorçage

Les nouvelles mesures concernant les coopératives, prises dans le cadre de la loi du 31 juillet 2014 relative à l'économie sociale et solidaire, pourraient encore favoriser leur développement. La CG Scop attend avec impatience la publication du décret concernant les regroupements de coopératives. Le décret sur la Scop d'amorçage a quant à lui été publié en janvier 2015. Ce statut permet aux salariés qui veulent reprendre leur entreprise de bénéficier d'un délai de sept ans pour renforcer leur part dans le capital et atteindre le seuil de 50%. Une première Scop d'amorçage, située entre Nantes et Saint-Nazaire, devrait être inaugurée la semaine prochaine par la CG Scop. "Il y a vraiment un phénomène sociétal, avec des dirigeants qui veulent pérenniser leur entreprise et des salariés qui sont en capacité de se positionner comme repreneurs", a détaillé Patrick Lenancker. Le 3 juin a également été publié un décret précisant dans quelles conditions les coopératives vont pouvoir permettre à des tiers non sociétaires de bénéficier de leurs activités.