Les nappes phréatiques ont bien résisté à un été 2025 très chaud
Les nappes phréatiques en France ont plutôt bien résisté à un été 2025 très chaud, hormis dans les Pyrénées-Orientales, selon les nouvelles données publiées ce 8 septembre par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

© BRGM/ www.brgm.fr
Avec 77% des niveaux en baisse contre 88% en juillet, la situation des nappes phréatiques a bénéficié en août de pluies efficaces estivales mais reste hétérogène, relève le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son nouveau bulletin de situation mensuel. 38% des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 29% sont comparables et 33% sont au-dessus contre respectivement 44%, 24% et 32% en juillet alors que l'été 2025 a été le troisième plus chaud enregistré en France depuis le début des mesures en 1900 selon Météo France (lire notre article).
Moins de prélèvements
L'état actuel des nappes est généralement bas à proche des normales pour les nappes réactives et plus satisfaisant, proche des normales à haut, pour les nappes inertielles, a indiqué l’organisme. Les prélèvements destinés à l’irrigation et à l’arrosage ont souvent été moins importants en août 2025 par rapport aux années précédentes, observe le BRGM. Il attribue l’arrêt précoce ou la diminution de ces prélèvements à deux facteurs : d’"une part, les précipitations ont suffi à couvrir une partie des besoins en eau des plantes" ; "d’autre part, les cultures étaient en avance dans leur développement, ce qui a conduit à des récoltes précoces et donc à une moindre demande en irrigation". Ce constat s’observe sur les nappes fortement sollicitées comme la nappe très inertielle de la Beauce ou les nappes alluviales du Bassin aquitain.
Plusieurs nappes présentent des situations excédentaires, avec des niveaux modérément hauts à hauts par rapport aux mois d’août des années antérieures, constate l’organisme. Les niveaux modérément hauts à hauts des nappes inertielles de l’ouest et du sud du Bassin parisien, s’expliquent par le bénéfice des recharges excédentaires de 2023-2024 et de 2024-2025, ceux des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents restent modérément hauts tandis que la nappe des sables astiens à Valras-Agde est modérément haute, avec des prélèvements en baisse, et que les nappes du littoral de Corse ont pu conserver des niveaux modérément hauts grâce au soutien des pluies de juillet et d’août.
Tensions persistantes sur la vallée de l’Aude, le massif des Corbières et la plaine du Roussillon
Plusieurs nappes présentent en revanche des situations peu favorables avec des niveaux bas à très bas par rapport aux mois d’août des années précédentes. Les niveaux des nappes réactives des calcaires jurassiques du Boulonnais et de Lorraine sont bas, conséquence des pluies efficaces déficitaires depuis février. Les nappes du socle du Massif central, des alluvions et bassins tertiaires de la Limagne et des formations volcaniques observent aussi des niveaux bas à localement très bas. Quant aux niveaux des nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon, des calcaires karstifiés du massif des Corbières et des alluvions de l’Aude, ils varient aussi de bas à très bas. Les Pyrénées-Orientales enregistrent ainsi des précipitations inhabituellement faibles depuis 2022, qui plongent ce département dans une sécheresse durable. Pour que ces niveaux remontent, "il faudrait qu'il pleuve beaucoup, de façon continue, une petite pluie, plusieurs épisodes de recharge pendant l'hiver", a expliqué à la presse Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.