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Environnement - Les Safer s'inquiètent de la future disponibilité des terres agricoles

La contrainte de la disponibilité des terres agricoles est réapparue récemment dans le paysage des débats français à l'occasion de la polémique sur la surface de terres à mobiliser pour la fabrication des agrocarburants. Dans d'autres pays, tels qu'au Québec par exemple, on s'intéresse de plus près à la problématique. "Il est temps nous aussi de se demander si, à l'avenir, nous aurons encore suffisamment de terres agricoles en France", a alerté André Barbaroux, directeur général de la Fédération nationale des Safer (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), lors de son congrès annuel qui s'est tenu à Caen du 29 au 30 novembre. Pionnier sur ce terrain, le Québec a fait voter dès 1978 une loi protégeant les terres et activités agricoles. Une Commission conseillant le gouvernement sur cette question en surveille l'application et sanctionne s'il le faut les contrevenants. Résultat, la province a perdu moins de 100 hectares de terres agricoles ces quinze dernières années.
En France, la Safer, qui a pour mission de constituer une réserve foncière en achetant pour le compte de l'Etat des terrains aux propriétaires et en accompagnant les collectivités dans leur politique de maintien des terres agricoles et de protection des ressources, inscrit naturellement son action dans une perspective de développement durable des territoires. Mais les actions de cette société anonyme agissant sous tutelle des ministères de l'Agriculture et des Finances sont encore trop peu connues. Pourtant, 5% de leur activité est consacrée à des interventions environnementales. Le congrès a été l'occasion d'annoncer un objectif passant à terme la barre des 12%.
Réalisées à la demande d'élus locaux, ces actions menées par les 27 Safer françaises interviennent généralement lors de changements de propriété sur les terrains forestiers, paysagers ou situés dans des zones naturelles sensibles. Appuyés par d'autres acteurs comme l'ONF ou la Diren, la Safer fait alors jouer son droit de préemption pour acquérir le terrain et y préserver au mieux les ressources. Dans cette perspective notamment destinée à contrer le phénomène de bétonnisation, dont elles dénoncent par ailleurs la croissante ampleur, les Safer achètent, vendent et gèrent ainsi 80.000 ha de terres par an et en stockent 18.000 ha au profit des collectivités. "L'outil est donc opérationnel et se met au service des politiques publiques. Reste à mieux le valoriser", a conclu l'un des intervenants en marge du congrès.

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

 

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