Les Worldskills, une indispensable "vitrine des savoir-faire hexagonaux"

La 48e édition des finales nationales des Worldskills, véritables JOP des métiers, s’est achevée le weekend dernier à Marseille après 3 jours d’épreuves qui ont mis aux prises près de 800 compétiteurs répartis dans 67 disciplines.

La région Paca, organisatrice de la finale nationale des Worldskills 2025 à Marseille du 16 au 18 octobre, revendique près de 40.000 visiteurs sur 3 jours dont 26.000 scolaires. La démonstration renouvelée du succès de ces "Olympiades des métiers" est donc une bonne nouvelle. Pour les régions elles-mêmes, qui ont participé à la sélection des candidats, comme pour les filières pour lesquelles l’événement constitue "une vitrine d’excellence professionnelle et un moment de fierté collective", s’est félicitée la Capeb à l’issue de ce rendez-vous marseillais.

Pour cette 48e édition des finales nationales, les Worldskills ont ainsi récompensé 229 compétiteurs par autant de médailles, tous métiers confondus. Des lauréats qui sont désormais tournés vers la sélection nationale en vue de l’événement mondial des Worldskills Shanghai 2026 ainsi que vers l’édition européenne de Düsseldorf en 2027 et son pendant ouvert au personnes souffrant de handicap, les Abilympics d’Helsinki la même année.

Clément Beaune confirme le lancement d’"une grande analyse prospective des métiers et des qualifications"

La compétition a pris cette année un relief particulier, souligne le délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle, Benjamin Maurice, qui rappelle un contexte dans lequel "les 15-24 ans connaissent un taux de chômage de presque 19% " alors que 12,5% des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en étude. Une situation plus préoccupante encore, ajoute-t-il, "lorsque l’on se penche sur les publics les plus fragiles". Un constat qui replace l’événement des Worldskills dans un schéma de "valorisation de l’écosystème de la formation professionnelle" à travers une compétition qui illustre particulièrement "les liens entre la formation professionnelle et le monde économique, au service des compétences d’avenir". Présent pour l’occasion à Marseille, le Haut-commissaire à la stratégie et au plan, Clément Beaune, a d’ailleurs confirmé le lancement d'une "grande analyse prospective des métiers et des qualifications" afin "d’anticiper les besoins de formation et de recrutement à 10 ans, et les métiers en tension".

Du côté des régions, l’épreuve est prise au sérieux et les résultats salués comme il se doit. En Normandie, la collectivité régionale s’est félicitée au lendemain de la clôture de l’événement marseillais d’une moisson de 34 médailles (dont 7 en or et 10 médailles d’excellence) obtenues par les 59 jeunes de la délégation régionale. Une équipe constituée par l’agence régionale de l’orientation et des métiers accompagnée par l’Académie de région et les entreprises et filières concernées. Même satisfecit en région Grand Est avec, là encore, 34 médaillés (dont 12 en or) sur 62 jeunes inscrits dans les différentes compétitions. Dans ces deux régions comme dans l’ensemble des régions françaises, va s’ouvrir désormais une phase de sélection des candidats à l’Equipe de France des métiers qui viendront défendre les couleurs hexagonales lors des prochaines épreuves internationales.

"Le bâtiment perd des emplois par manque d’arbitrages politiques favorables"

Du côté des filières, la Capeb qui représente les artisans du bâtiment, a salué la tenue d’un événement "qui met en avant nos petites entreprises (qui) incarnent les valeurs et la richesse du modèle artisanal français : une transmission directe des savoir-faire, un engagement constant sur la qualité et une passion du métier". Le bâtiment reste aujourd’hui un secteur d’activité dans lequel les besoins en compétences "sont considérables dans les prochaines années afin d’assurer la rénovation énergétiques des logements et leur adaptation au vieillissement de la population". La Capeb, estime à ce titre que le secteur "perd des emplois par manque d’arbitrages politiques favorables à son activité". Son président Jean-Christophe Repon a d’ailleurs tenu à souligner "combien la formation et la transmission sont essentielles pour l’avenir de nos métiers". Un appel, là encore, au gouvernement, à soutenir la voie de l’apprentissage.

 

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