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Environnement-Infrastructures - Mobilisation contre le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg

De 1.700 à 3.000 personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé samedi 15 octobre à Strasbourg contre le projet de Grand Contournement Ouest (GCO) de la capitale alsacienne, dont la construction doit débuter fin 2017 et qui, selon les manifestants, sera aussi "inutile" que "désastreux" pour l'environnement.
Les opposants à ce projet, dont de nombreux agriculteurs venus sur des dizaines de tracteurs, ainsi que des militants d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et plusieurs maires des communes situées sur le tracé prévu de l'autoroute, ont défilé derrière une banderole proclamant "l'Alsace dit non au GCO". "Campagnes défigurées pour rien", "maladies chroniques pour rien", affirmaient d'autres pancartes. "Il n'est pas trop tard pour stopper ce projet inutile et désastreux pour l'environnement et le climat", avaient expliqué les organisateurs dans leur appel à manifester. "On fait croire aux gens qu'il n'y aura plus de pollution à Strasbourg, mais c'est absolument faux puisqu'on va déplacer la circulation de quelques kilomètres seulement", s'est insurgé Michel Leopold, le maire d'Eckwersheim, commune située sur le tracé, à 12 km au nord de Strasbourg.
Le projet de GCO, évoqué dès les années 1970, mais régulièrement abandonné avant d'être relancé à la fin des années 1990, a pour but de délester l'actuelle autoroute A35, régulièrement engorgée, qui dessert et traverse la capitale alsacienne, en absorbant et éloignant du centre-ville le trafic de transit allant du nord au sud de l'Alsace. Après de multiples rebondissements, le gouvernement a concédé fin janvier à une filiale du groupe Vinci la construction de cette rocade de 24 km, qui sera payante (contrairement à la plupart des axes autoroutiers en Alsace).
Alors que ses partisans avancent une baisse du trafic et de la pollution autour de Strasbourg, ses opposants mettent en doute son utilité en termes de report réel de trafic, soulignant aussi son coût élevé et des conséquences néfastes pour l'environnement. En cause notamment, la consommation de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées, dont le grand hamster d'Alsace.
Les opposants au projet, dont certains disent s'inspirer de la mobilisation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), ont entrepris voici plusieurs mois d'"occuper" des terrains agricoles situés sur l'emprise du projet, en y installant des "cabanes anti-GCO" permanentes. En février dernier, Emmanuelle Cosse - alors secrétaire nationale d'EELV, aujourd'hui ministre du Logement - s'était rendue dans l'une de ces cabanes pour dénoncer l'"absurdité économique et écologique" du projet.