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Tourisme / Economie - Montagne : coup de froid sur l'activité des stations de ski

Au tout début du mois de décembre, Atout France, l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) et France Montagnes publiaient les premières tendances touristiques pour les fêtes de fin d'année et la saison d'hiver 2014-2015 (voir notre article ci-contre du 2 décembre 2014). Ces chiffres s'appuyaient sur les données recueillies par l'Observatoire national des stations de montagne de l'ANMSM auprès de 20 stations, représentant 333.000 lits touristiques.

Un recul de 13% par rapport à l'hiver précédent

L'ambiance était alors à l'optimisme, avec des premiers taux de réservation pour les vacances de Noël dépassant les 70%. Les trois organisations estimaient alors que ces taux pouvaient "encore s'améliorer avec une accélération des prises de décisions, grâce au froid et aux chutes de neige à venir".
Le problème est que la neige n'est pas vraiment venue, sous l'effet de "températures particulièrement douces"... La "Note de conjoncture" publiée le 13 janvier 2015 par Domaines skiables de France - la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables - fait donc l'effet d'une douche froide. Intitulée "2014-2015 : un début de saison difficile", elle met en évidence une fréquentation globale en retrait de 13% par rapport à la même période de l'hiver précédent et de 7% par rapport à la moyenne des quatre derniers hivers.
Elle souligne aussi que ce recul est d'autant plus important que "la moyenne des quatre dernières saisons intègre deux années d'un niveau bas, où Noël et le jour de l'an tombaient le week-end". La note de conjoncture précise en outre que ces résultats "ne doivent pas masquer la précarité dans laquelle se trouvent de nombreux domaines skiables, attendu notamment que la transformation de la fréquentation en recettes est affectée par des rendements tarifaires en baisse, en raison d'ouvertures très partielles".

De fortes inégalités entre massifs et types de stations

Dans ce contexte de recul généralisé, tous les massifs ne sont pas égaux entre eux. La moyenne montagne est particulièrement touchée : le massif vosgien enregistre ainsi une fréquentation en recul de 40% par rapport à l'hiver précédent et de 57% par rapport aux quatre derniers hivers. Les résultats ne sont guère meilleurs dans le Massif central (-31% et -27%) et dans le Jura (-26% et -29%). Les stations offrant davantage de pistes en altitude s'en sortent un peu moins mal, mais avec des reculs de fréquentation qui restent importants : -10% et -3% pour la Haute-Savoie, -13% et -4% pour la Savoie, -12% et -18% pour l'Isère-Drôme, -14% et -14% pour les Alpes du Sud et -17% et -1% pour les Pyrénées.
Une autre fracture oppose les grandes et les petites stations, en lien direct avec la localisation géographique. Les petites stations (-27% et -24%) sont ainsi beaucoup plus touchées que les très grandes stations (-8% et +2%), les grandes stations (-16% et -10%) et les moyennes (-16% et -12%) occupant une position intermédiaire.
Enfin, en termes de calendrier, la période du jour de l'An s'est révélée nettement plus favorable que celle de Noël, "grâce à un enneigement devenu convenable" et avec "des niveaux de fréquentation et de recettes qui permettront de limiter le recul constaté sur la période".
Dans une activité touristique aussi liée à la météo, il reste difficile d'anticiper le résultat final de la saison d'hiver. De bonnes conditions d'enneigement pour les vacances de février et l'arrière-saison de ski pourraient contribuer à redresser la barre. Mais une chose est à peu près sûre : l'hiver 2014-2015 ne figurera pas parmi les grands crus des saisons de ski...

 

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