Orientation, handicap, pause numérique : la circulaire de rentrée dévoile les nouveautés de la rentrée scolaire 2025

La traditionnelle circulaire de rentrée du ministère de l'Éducation revient sur les enjeux prioritaires de l'année scolaire 2025-2026. Elle dresse, en creux, le portrait d'une école en difficulté dans la recherche de solutions tant en matière pédagogique que de bien-être des élèves.

La circulaire de rentrée du ministère de l'Éducation nationale est pour les observateurs des politiques scolaires ce que les cahiers de vacances sont pour les élèves : une manière de rester attentifs aux principaux enjeux qui vont rythmer l'année à venir. Au menu de la dernière édition, publiée le 3 juillet 2025, "la lutte résolue contre les déterminismes" ainsi que "l'adaptation la plus fine possible des dispositifs aux spécificités locales". Lutte et adaptation qui se conjuguent tant à travers des mesures visant les apprentissages que par le biais d'actions sur l'environnement scolaire, et traduisent souvent le manque de résultats des différentes politiques engagées ces dernières années.

En attendant la publication à l'automne d'un nouveau "socle commun de connaissances, de compétences et de culture" visant particulièrement "le développement des compétences psychosociales" des élèves, la circulaire confirme la nécessité "d'ajuster" l'organisation des "groupes de besoins" en classes de 6e et 5e, dont un premier bilan s'est révélé globalement négatif (lire notre article du 17 juin). Leur composition s'appuiera désormais sur les tests spécifiques des évaluations nationales en français et en mathématiques. Par ailleurs, chaque collège élaborera une "stratégie de réussite" en 4e et en 3e  visant à la fois une consolidation des acquis et le développement de l'autonomie et de la capacité des élèves à se projeter vers leur future orientation.

Orientation : les régions aux côtés de l'État

Autre changement à venir en 2025-2026 : l'épreuve anticipée de mathématiques à la fin de la classe de 1re au lycée général et technologique pour tous les élèves. Au lycée toujours, mais professionnel cette fois, l'année prochaine verra chacune des régions académiques définir, en lien avec les conseils régionaux, des cibles de fermeture et d'ouverture des formations pour les deux prochaines années. 

Nouveau document à élaborer par chaque collège et lycée en collaboration avec les régions : le plan pluriannuel d'éducation à l'orientation. Décidé par le plan Avenir dévoilé récemment par Élisabeth Borne (lire notre article du 5 juin), ce document à hauteur d'établissement sera accompagné, précise la circulaire, d'une charte qui "clarifiera les rôles de chacun" en matière d'orientation. Ainsi, "l'Éducation nationale assurera l'éducation à l'orientation, tandis qu'il reviendra aux régions d'informer les élèves et de faciliter les liens avec les entreprises et les professionnels du territoire". De plus, "les services régionaux de l'orientation seront associés aux réunions départementales de rentrée afin de présenter leur offre de service aux proviseurs et principaux en matière de découverte des métiers et du monde professionnel".

Renforcement des observatoires des dynamiques rurales

Sujet de préoccupation dans un contexte de difficultés croissantes de recrutement, la formation initiale des enseignants va bouger dès la session 2026. Le concours de recrutement sera désormais accessible à la fin de la licence, et les lauréats bénéficieront d'une formation statutaire rémunérée durant deux années de master.

En matière de collaboration entre l'Éducation nationale et les collectivités, la circulaire de rentrée revient sur les observatoires des dynamiques rurales, dont un récent rapport sénatorial a souligné les faiblesses (lire notre article du 26 juin). Ces instances, qui réunissent services de l'État, élus et autres partenaires de l'école autour, notamment, des enjeux de carte scolaire, seront renforcées l'année prochaine. Et la création d'une  organisation similaire dans les zones urbaines est confirmée.

Toujours à propos d'équité territoriale, les directions des collèges et lycées sont invitées à promouvoir auprès des élèves et de leurs familles les internats d'excellence, et ce, près d'un an après qu'un appel à projets a déjà labellisé 171 internats d'excellence ruraux (lire notre article du 19 juillet 2024). Parallèlement, cent nouvelles classes de "toute petite section" par an seront ouvertes en 2026 et 2027, "en lien étroit avec les collectivités territoriales concernées", pour accompagner "la socialisation et l'entrée dans les apprentissages des enfants de deux ans des quartiers prioritaires de la ville (QPV)". 

Les PAS malgré un faux pas

La circulaire de rentrée prévoit encore de déployer cinq cents pôles d'appui à la scolarité (PAS) pour apporter, "dans des délais raccourcis" et "sans attendre une éventuelle reconnaissance de handicap", une réponse de premier niveau aux élèves à besoins éducatifs particuliers. La mesure intervient alors que, le 1er juillet, une commission mixte paritaire a échoué à trouver un accord sur une proposition de loi prévoyant la généralisation des PAS pour 2027 (lire notre article du 4 juillet).

Si la généralisation des PAS est dans l'impasse, le ministère de l'Éducation nationale envisage, en matière de santé scolaire, l'évolution de la visite de la sixième année de l'enfant, "qui permettra progressivement l'analyse de la situation de tous les élèves pour une réponse adaptée à leurs besoins". Dans le même ordre d'idées, des pôles "santé, bien-être et protection de l'enfance" seront mis en place au sein de chaque département, sous l'autorité du directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen), "afin de coordonner la réponse aux besoins identifiés et selon une feuille de route inscrite dans les priorités nationales". De leur côté, chaque circonscription, chaque collège et chaque lycée devra disposer d'un protocole opérationnel consacré à la santé mentale avant la fin de l'année 2025. 

Généralisation du dispositif "Portable en pause"

Parmi les autres mesures de la circulaire de rentrée, on peut souligner des tests d'aptitudes physiques "permettant de positionner les performances" des collégiens, ainsi que la mise en route du label Génération 2030 pour renforcer les pratiques physiques et sportives des élèves. 

Au chapitre de la pause numérique, on retient la généralisation du dispositif "Portable en pause" au collège afin de "garantir la mise à l'écart effective des téléphones portables et objets connectés des élèves", dont l'organisation sera déterminée au sein de chaque collège en lien avec les départements et les familles.

Enfin, en matière de sécurité, on note, à la suite de la publication du rapport d'enquête parlementaire sur l'affaire "Bétharram" (lire notre article du 2 juillet), l'extension aux établissements privés sous contrat de l'application "Faits établissements", destinée à recueillir les déclarations d'actes répréhensibles, ainsi que le déploiement de soixante inspecteurs territoriaux supplémentaires d'ici fin 2025 pour le contrôle de ces mêmes établissements. De plus, à la rentrée 2025, tous les élèves du CE2 à la terminale répondront de nouveau à un questionnaire d'autoévaluation afin de mieux repérer les situations de harcèlement.

 

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